Charles Dufresny

Claude-Ignace Brugière de Barante (?)

 

Les Fées

ou Les Contes de ma mère l’Oye

 

 

 

 

a cura di

Françoise Decroisette

 

 

 

Biblioteca Pregoldoniana

 

lineadacqua

 

2024

 

 

 

 

Charles Dufresny, Claude-Ignace Brugière de Barante (?)

Les Fées ou les Contes de ma mère l’Oye

a cura di Françoise Decroisette

 

© 2024 Françoise Decroisette

© 2024 lineadacqua edizioni

 

Biblioteca Pregoldoniana, nº 42

Collana diretta da Javier Gutiérrez Carou

Supervisori per i dialetti: Piermario Vescovo e Luca D’Onghia

Comitato scientifico: Beatrice Alfonzetti, Francesco Cotticelli, Andrea Fabiano, Javier Gutiérrez Carou, Simona Morando, Marzia Pieri, Anna Scannapieco e Piermario Vescovo

Editing: Paula Gregores Pereira

www.usc.gal/goldoni

javier.gutierrez.carou@usc.gal

Venezia - Santiago de Compostela

lineadacqua edizioni

san marco 3717/d

30124 Venezia

www.lineadacqua.com

 

ISBN: 9791281350243

 

La presente edizione è risultato dalle attività svolte nell’ambito dei progetti di ricerca Archivio del teatro pregoldoniano (FFI2011-23663), Archivio del teatro pregoldoniano II: banca dati e biblioteca pregoldoniana (FFI2014-53872-P), Archivio del teatro pregoldoniano III: biblioteca pregoldoniana, banca dati e archivio musicale (PGC2018-097031-B-I00) e Archivio del teatro pregoldoniano IV: biblioteca teatrale, archivio musicale e banca dati (PID2023-148944NB-I00), finanziati dal Ministerio de Ciencia e Innovación spagnolo e dal FEDER. Lettura, stampa e citazione (indicando nome del curatore, titolo e sito web) con finalità scientifiche sono permesse gratuitamente. È vietato qualsiasi utilizzo o riproduzione del testo a scopo commerciale (o con qualsiasi altra finalità differente dalla ricerca e dalla diffusione culturale) senza l’esplicita autorizzazione della curatrice e del direttore della collana.

            I lavori svolti da Javier Gutiérrez Carou nella revisione del libro si inseriscono inoltre nell’ambito delle attività realizzate dal Grupo de Referencia Competitiva CALDERÓN (GI-1377) dell’Universidade de Santiago de Compostela, finanziato dal Plan Galego IDT della Xunta de Galicia per il periodo 2023-2026, rif. ED431C 2023/06.

 

 

 

 

Biblioteca Pregoldoniana, nº 42

 

 

 

Nota al testo

 

Edizioni utilizzate

Les Fées ou les Contes de ma Mère l’Oye, in Le Théâtre Italien de Gherardi, ou Le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les Comédiens Italiens du Roi, pendant tout le temps qu’ils ont été au service. Enrichi d’estampes entaille-douce à la tête de chaque comédie, à la fin de laquelle tous les airs qu’on y a chantés se trouvent gravés, notés avec leur basse-continue chiffrée, t. 6, Paris, Cusson et P Witte, 1700, illust., pp. 659-688: «par Grâce et Privilège du Roy donné à Versailles le 2 mai 1698, signé par le roi en son conseil».

 

Prima edizione singola

Les Fées ou les Contes de ma Mère l’Oye, comédie [par Rivière Dufresny et Brugrière (sic) de Barante (le sus dit et par Biancollelli (sic) id Dominique)] représenté sur l’ancien Théâtre italien le 2 mars 1697], s. ed., s. lieu, 1697, 29 pp. (Paris, BnF, Arsenal, GD-23225),

Il testo di questa singola non differisce sostanzialmente da quello edito poi da Gherardi nel 1700. Gherardi opera per lo più correzioni formali, ortografiche e grammaticali per rendere la lettura più fluida. Le varianti sono recensite nell’Apparato, pp. 61-63.

Questo fascicolo è inserito anche in Suite du Théâtre italien, ou Nouveau recueil de comédies françaises qui ont été jouées sur le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne, s.l., 1697, 29 pp. (BnF: Richelieu 8-RF-9645; R114336; 8-RF- 9646; e BnF Tolbiac YF 5878).

 

Riedizioni del 700

Les Fées ou les Contes de ma Mère l’Oye, in Le Théâtre italien de Gherardi ou recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les Comédiens Italiens du Roy, pendant tout le temps qu’ils ont été au service de Sa Majesté. Première édition sur la nouvelle de Paris, divisée en six tomes, revue, corrigée, augmentée, et enrichie d’Estampes en Taille douce à la tête de chaque Comédie. Avec tous les Airs qu’on y a chantés, gravés, notés avec leur Basse continue chiffrée à la fin de chaque Volume. Tome sixième, À Amstersdam, chez Adrian Braakman, marchand libraire près le Dam, 1701, illust., pp. 539-560.

Les Fées ou les Contes de ma Mère l’Oye, [Dufresny e Brugière de Barante] in Nouveau recueil de plusieurs comédies françoises qui ont été jouées sur le Théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne, Rotterdam, A. Wolegank, 1720, con L’Union des deux opéras; La Naissance d’Amadis; La Fontaine de sapience; La Fausse coquette; Attendez-moy sous l’orme; Le Retour de la foire de Bezons; Pasquin et Marforio, médecins des mœurs. (BnF: Tolbiac: 16 YF -288 / Arsenal: GD-1937).

Les Fées ou les Contes de ma mère l’Oye, in Théâtre italien de Gherardi, ou le recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, pendant tout le temps qu’ils ont été au service, enrichi d’estampes en taille douce à la tête de chaques comédies, et des airs gravés à la fin de chaque volume, Edition nouvelle revue avec beaucoup d’exactitude, Paris, Briasson, 1741, vol. 6, (BnF: Res. YF-5784).

 

Edizione moderna

Les Fées, ou les contes de ma mère l’Oye, in L’Age d’or des contes de fées: de la comédie à la critique. La Fée bienfaisante et autres comédies, ed. par Nathalie Rizzoni, Julie Bloch, Paris, Champion, 2007, contiene Les Fées di Dancourt, (1699). La Fée bienfaisante è attribuita al Chevalier de la Baume (1708). La trascrizione de Les Fées di Dufresny e Monsieur B*** è realizzata a partire dall’edizione del 1741.

 

 

 

Charles Dufresny[1]

Claude-Ignace Brugière de Barante (?)[2]

 

 

Les Fées

ou

Les Contes de ma mère l’Oye[3]

 

 

 

Acteurs[4]

 

croquignollet, roi[5]                               

ismÉnie, fille du roi.[6]                                                           Marinette

octave, prince, amant d’Isménie

arlequin, valet d’Octave[7]

la nourrice d’Isménie                                        Mezzetin[8]

la fÉe, conservatrice de l’honneur des filles.                         Colombine[9]

pierrot, valet de la Fée[10]

scaramouche, prince des ogres[11]

une fÉe chantante[12]

troupe d’ogres

une nymphe changée en papillon                                     La chanteuse

un berger changé en lanterne                              Léandre[13]

un vieux changé en limaçon                                              Mezzetin

une dame changée en pendule                              Colombine

 

La scène est dans une caverne d’ogres.[14]

 

 

 

                                    SCENE I

 

                                         Pierrot, Octave.

 

                                         Pierrot conduit Octave dans un chariot volant.

 

            pierrot       bien, Monsieur, ne vous ai-je pas bien conduit? La fée qui m’a chargé de vous mener, m’a ordonné de vous laisser ici. Vous y serez fort bien et vous n’y manquerez que de quoi boire et manger; mais vous faites métier de héros de roman et vous savez bien qu’il n’y a jamais eu d’étape pour la nourriture des héros de roman. Adieu, Monsieur.

 

            octave        Adieu, mon enfant, je te remercie.

 

            pierrot       Bonsoir, Monsieur, je m’en vas.

 

            octave        Adieu, mon enfant.

 

5          pierrot       N’avez-vous plus rien à me dire? Je m’en vas, au moins.

 

            octave        Adieu, adieu.

 

            pierrot       À propos, Monsieur, ma maîtresse m’a dit comme ça, que si vous vouliez me donner quelque chose, je ne prisse rien.

 

            octave        J’entends le français, voilà un louis pour boire à ma santé.[15]

 

            pierrot       Grand merci, Monsieur.

 

10        octave        Mais parle donc, mon ami, tu dis que ta maîtresse t’a défendu de rien prendre.

 

            pierrot       Oh, c’est de la main gauche. Bonsoir, Monsieur.

 

 

                                    SCENE II

 

            Le théâtre représente une caverne. On voit la princesse Isménie enchaînée et environnée d’ogres qui la gardent.

 

                                    Octave, Isménie.

 

            octave        La fée qui m’a envoyé ici m’a promis que j’y apprendrais des nouvelles de la princesse que j’aime; cependant je suis dans une solitude affreuse, et je n’y découvre rien. Le peu de courage d’Arlequin et les enchantements des fées l’ont sans doute empêché de me suivre. Mais que vois-je! Isménie enchaînée! Courons la délivrer. Mais, par quel funeste lien me sens-je arrêté? Je ne puis avancer.

 

            ismÉnie        (sans apercevoir Octave) Ô mort, funeste mort, ne viendras-tu pas finir le triste cours de mes infortunes? Mais, que vois-je, Octave? Ah! Octave, mon cher prince, est-ce vous?

 

            octave        Ah! ma princesse.

 

            ismÉnie        Quoi! Vous n’avancez point; mes malheurs vous inspirent-ils du mépris pour moi? Mais vous allez être dévoré par les ogres. Voilà celui qui me garde qui s’éveille.

 

5          un ogre     (en s’éveillant) Ah! Qu’est-ce que j’entends? Mais je sens la chair fraîche, qu’on la saisisse. (les ogres prennent Octave)

 

            ismÉnie        Arrêtez, barbares, arrêtez. Que voulez-vous faire, respectez un prince que j’aime plus que ma vie.

 

            l’ogre         Allons, allons, qu’on le mène au cuisinier, et qu’on le mette au court-bouillon; et pour vous, Madame, si vous l’aimez tant, on vous en servira un quartier à votre souper. (les ogres emmènent Octave)[16]

 

            ismÉnie        Ah! Cruel, pouvez-vous...

 

l’ogre         Bon, bon, voilà bien du fracas pour un petit homme à demi formé. A sa place vous aurez un mari double, triple, quadruple. Un ogre, enfin. Oh, si vous saviez ce que c’est que l’amour d’un ogre! L’Ogre mon maître vous épousera et vous serez la sultane Ogrine.[17]

 

 

                                    SCENE III

 

                                    Arlequin, L’Ogre, Isménie, une fée.

 

            arlequin   Ohimé! Je ne sais où je suis? Je viens de rouler de ce rocher en bas. Où trouverai-je mon maître?[18]

 

            l’ogre         Bon, bon, voici encore de la chair fraîche. Vite, qu’on le saisisse, et qu’on le fasse embrocher avec l’autre.

 

            (Comme les ogres se jettent sur Arlequin, une fée paraît qui les en empêche)

 

            une fÉe       Arrêtez, malheureux, arrêtez.

 

            arlequin   Oui, arrêtez, arrêtez-vous donc.

 

5          l’ogre         (en s’en allant) Allez, Madame la fée, vous avez beau faire le diable à quatre, votre pouvoir expire aujourd’hui... (les ogres et Isménie s’en vont)[19]

 

            arlequin   Ah, Madame la fée, que je vous suis obligé! Sans vous on m’allait embrocher. Mais ne pourriez-vous point me dire des nouvelles de ce que je cherche?

            la fÉe                      Et que cherches-tu?

 

            arlequin   Je cherche mon camarade que j’ai perdu en l’air.

 

            la fÉe                      Et qui est ton camarade?

 

10        arlequin   C’est un prince de mes amis dont je porte les couleurs.[20]

 

            la fÉe                      J’entends. Mais que venez-vous chercher dans ces lieux?

 

            arlequin               Hélas, j’y viens chercher l‘honneur de mon infante,

                                                je le demande en vain aux échos de ces bois,

                                                ils sont sourds à ma voix.

                                                Oh, ma maîtresse était une fille prudente!

                                                Elle l’aura perdu sans doute sans crier,

                                                de peur que les échos n’aillent le publier.

                                                Mais vous, Madame, qui êtes-vous?[21]

 

            la fÉe           Je suis fée de ma vacation. Je cours le pays sans bouger d’une place; je vide les coffres sans les ouvrir; je fais perdre la honte aux débiteurs, et la mémoire aux créanciers; je dors tout éveillée et je me nourris d’air; mais ma principale occupation est de voler incessamment au secours de l’honneur des filles.[22]

 

            arlequin   Et vous arrivez quelquefois un peu trop tard, n’est-ce pas? Pour moi, je cours après celui de ma maîtresse qui a été enlevée par un ogre.

 

15        la fÉe                       Conte-moi un peu cette histoire-là.

 

            arlequin   Volontiers, vous allez apprendre ses aventures. Il était un prince d’une coudée et demie de haut, qu’on surnommait Croquignollet, à cause d’une quantité de batailles qu’il avait gagnées à coups de croquignolles. Il avait épousé l’infante Bichette, surnommée l’œil poché, à cause d’un coup de poing qu’il lui donna le premier jour de ses noces. L’infante était héritière présomptive d’un royaume que son père avait envie de conquérir. Croquignollet eut de l’infante une fille belle comme le jour, et dont il était si raffolé qu’il passait les jours et les nuits à la bercer, en chantant: dodo, l’enfant dort. Car c’était le premier prince du monde, et qui avait les plus beaux talents pour endormir les petits enfants.[23]

 

            la fÉe                      Continue, j’ai entendu parler de cette histoire.

 

            arlequin   Il arriva qu’un jour Croquignollet, allant à la chasse aux dindons, il en prit un par la barbe. Mais il fut tout surpris d’y voir une fée à cheval qui lui parla ainsi:

 

                                               Grand prince myrmidon,

                                               je te jure par ce dindon,

                                               qui ne fut onques mis en broche,

                                               que le moment fatal approche

                                               qu’un ogre te dérobera

                                               ta fille, et puis, et coetera.

                                                Qu’au prince qui la guette au plus tôt on la laisse,

                                               ou bien l’Ogre en aura les gants,

                                               à moins que la jeune princesse,

                                                pour son libérateur, à l’âge de quinze ans,

                                               n’ait un homme de toute pièce.[24]

 

            la fÉe           (regardant Arlequin) Un homme de toute pièce?

 

20        arlequin   Oui, un homme de toute pièce. Croquignollet, épouvanté de la prédiction de la fée, fit enfermer sa fille dans une grande tour de fer; mais un ogre qui en était éperdument amoureux, sachant cela, se fit faire d’abord une bague d’une pierre d’aimant, avec laquelle il attirait la tour, et la faisait suivre après lui comme un petit chien barbet, et prit des bottes de sept lieues pour n’être point attrapé. Des bottes de sept lieues à un ravisseur de filles le font aller bon train. Il y a cinq ans que nous suivons l’honneur de ma maîtresse à la piste; mais, Madame, un honneur qui chemine depuis cinq ans avec des bottes de sept lieues, met bien des fois des lévriers en défaut.[25]

 

            la fÉe           Je t’ai déjà dit que je protège l’honneur des filles; mais mon pouvoir est limité, et je ne puis le conserver que jusques à l’âge de quinze ans et six minutes, et si c’est bien tiré.[26]

 

            arlequin   (regardant sa montre) Quinze ans et six minutes! Hélas, il ne s’en faut qu’une demi-heure que ma maîtresse n’ait cet âge-là! L’honneur de ma maîtresse n’a plus qu’une demi-heure à vivre, et l’aiguille avance toujours? Ah, malheureuse Isménie!

 

            la fÉe                      Quoi? C’est la princesse Isménie que tu cherches?

 

arlequin   Oui, Madame.

 

25        la fÉe           Je t’apprends qu’elle est dans cette caverne; que je sauverai son honneur et que tu es l’homme de toute pièce qui doit la délivrer.

 

            arlequin   Tout de bon!

 

            la fÉe           Je puis bien faire cela, puisque j’ai bien pu sauver la vie au prince Octave, que j’ai changé en rocher dans le temps qu’il allait être dévoré par les ogres.

 

            arlequin   Ah, Madame, vous m’avez ruiné! Il sera sourd à ma voix, quand je lui demanderai mes gages.[27]

 

            la fÉe           C’est une fée plus puissante que moi, à qui je vais te présenter; je te donnerai un habit mystérieux et une baguette enchantée pour délivrer ta princesse. Tu la changeras en rocher quand l’Ogre voudra l’épouser, et tu lui rendras sa première forme quand tu verras arriver une urne d’or. Mais voilà la fée.[28]

 

 

                                    SCENE IV

 

                                    Une fée chantante et Arlequin

 

            la fée (chante)                      Con la bellezza

                                                l’anime vince donna volgar.

                                               Con la fortezza,

                                                io che son grande vo’ trionfar.

                                                Arco di ciglia, laccio di chiome,

                                                in me non hanno altro ch’il nome,

                                                per piagar alme, e incatenar.

                                               Con la bellezza

                                                l’anime vince donna volgar.

                                               Con la fortezza,

                                                io che son grande vo’ trionfar. (Arlequin rentre avec la fée).[29]

 

 

                                    SCENE V

 

                                     Un Ogre, Isménie, la Nourrice.

 

            l’ogre         Allons, Madame, voilà la Nourrice qui va vous faire un conte pour endormir. Nourrice, faites-lui un conte.[30]

 

            la nourrice         Madame, écoutez-moi, s’il vous plaît. Il était une fois un prince nommé Brutalin, il avait une fille qui s’appelait Pétille. Or Pétille voulait se marier parce qu’elle en avait envie; et elle disait toujours, tout ci tout ça, par ci par là, je suis déjà grande, ma mère le fut, je voudrais bien l’être. Or Brutalin avait pris la principauté d’un autre prince qui s’appelait Bonbenin Bonbenest Bonbeninguet. Bonberninguette, sa femme, en fut si fâchée qu’elle en mourut de douleur en accouchant, et Bonbeninguet prit le poupard entre ses bras, et s’en alla dans un bois en pleurant. Il y trouva une vieille fée qui lui dit en marmottant: Bonbenin Bonbenest Bonbeninguet, donne-moi ton poupard, et dans neuf mois d’ici, je te ferai trouver ta principauté, une belle fille, et ton poupard encore avec. Bonbeninguet lui donna le poupard, et la fée le rendit si petit, si petit, qu’elle le fit entrer dans un œuf de poulette par le trou d’une aiguille, et puis elle porta cet œuf à la belle Pétille en lui disant: Ma belle Pétille, prends cet œuf de poulette, et porte-le neuf mois en ton sein sans le casser; quand tu l’auras porté neuf mois dans ton sein, tu t’en iras dans le jardinet de ton père, et tu chanteras ce refrain.

 

                                                      Plutôt que plus tard

                                                      Pétille veut l’être,

                                                      plutôt que plus tard.

 

                                    Si bien donc que Pétille s’en alla dans le jardinet de son père chanter Plutôt que plus tard Pétille veut l’être, Plutôt que plus tard. Et Brutalin son père qui était à sa fenêtre, disait de son côté:

 

                                                Vaut mieux tard que jamais

                                                dans cent ans tu auras le Benest,

                                                vaut mieux tard que jamais.

 

                                    Or Brutalin fit un grand bal où il convia tous ceux qui la demandaient en mariage. La fée y amena Bonbeninguet déguisé en invisible; et la première chose qu’il fit fut d’aller batifoler à l’entour du sein de Pétille, qui se mit à dire: Fi donc, ôtez-vous de là, arrêtez-vous, vous casserez mon œuf. Tant y a que l’œuf cassa et une coquille piqua le sein de Pétille qui se mit à crier: ahi, ahi, ahi! Et le poupard en sortit, qui cria de son côté: eh, eh, eh, eh (Il contrefait les cris d’un enfant). Les épouseurs dirent tous: Je n’en veux plus, je n’en veux plus. Brutalin rendit le royaume à Bonbeninguet qui reconnut le poupard, et épousa Pétille. On rit, on dansa, et Bonbeninguet chanta cette chanson.

 

                                                Bonbeninguet a dit: le poupard est à moi.

                                                Les railleurs ont dit: ah, ah, ah, je le crois!

                                                Messieurs les railleurs pareil cas vous est hoc,

                                                et pis encore,

                                                car tel de vous voit l’œuf éclore

                                                dont il ne fut jamais le coq.[31]

 

 

                                    SCENE VI

 

                                    Le grand Ogre, Isménie.

                                    Plusieurs ogres qui les accompagnent.

 

le grand ogre   Bonjour, ma mignonne. Il faut que je t’épouse ou que je te dévore. Choisis.

 

            ismÉnie        Quel choix!

 

le grand ogre   Mariage, ou carnage, carnage.

 

            ismÉnie        Si tu n’as point d’égards pour la pitié, du moins respecte l’amour.

 

5 le grand ogre            L’amour! Ah, ah, l’amour! Je frissonne d’amour; mais j’enrage de faim. Si tu veux je serai un ours affamé, un tigre en fureur, ou bien un bichon caressant, un petit mouton.[32]

 

            ismÉnie        Ah, je n’ai point d’autre choix à faire, dévore-moi, monstre horrible.

 

le grand ogre   Tu me trouves horrible! Eh, de grâce, trouve-moi beau! Ah, si tu te connaissais en grimaces: tiens, (il fait des grimaces) mes yeux, mon nez, ma bouche, ce ton de voix moelleux. Admire ma force, admire mon agilité. (il danse)

                                    (D’un coup de massue, il jette plusieurs ogres à terre, Isménie prend la fuite. Comme l’Ogre la poursuit, Arlequin survient avec la baguette enchantée, et la change en rocher)[33]

 

 

                                    SCENE VII

 

                                    Arlequin, Isménie et Octave, changés en rocher.

 

            arlequin   Voilà mon maître et la princesse, tous deux changés en rochers. Ah! Qu’ils sont bien en état de se faire l’amour à présent! Allons, contez-vous donc des douceurs, allons donc. (il chante)

 

                                               Rochers, vous êtes sourds et plus froids que citrouilles,

                                               et sans vous approcher vous demeurez ici.

                                               Huit jours après l’hymen vous serez froids aussi

                                               et vous n’aurez de feu que pour vous chanter pouilles.

 

                                    Je voudrais bien leur rendre leur première figure, mais je ne le puis faire que quand je verrai une urne d’or, à ce que m’a dit la fée. (une urne d’or sort de dessous le théâtre) Ah! Voilà justement l’urne. Allons. (il donne un coup de baguette, et Octave et Isménie reprennent leur première figure)[34]

 

            octave        Ah, ma princesse!

 

            ismÉnie        Ah, mon prince.

 

            arlequin   Vite, vite, mariez-vous pendant que la tendresse est toute chaude.

 

5          octave        Mais il faudrait le consentement du roi Croquignollet son père.

 

            arlequin   Eh, mariez-vous toujours, le consentement viendra ensuite. Mais voilà justement Monsieur Croquignollet lui-même. (Croquignollet armé sort de l’urne)

 

            ismÉnie        C’est mon père.

 

            arlequin   Monsieur Croquignollet, ces deux amants vous attendent pour donner votre consentement à leur mariage.

 

croquignollet (chante)

                                               Le conseil d’un vieux barbon

                                               est toujours bon

                                               est toujours bon.

                                               Mais en fait de mariage

                                               une fille de votre âge,

                                               en sait plus, ma foi,

                                               qu’un père comme moi.[35]

 

10        arlequin   Puisque voilà le consentement, réjouissons-nous. Je m’en vais changer cette grotte en un palais magnifique, le palais des fées.

                                    (Arlequin donne un coup de sa baguette, et le théâtre se change en un palais magnifique. On y voit une pendule, un limaçon, un papillon, une lanterne)

 

            arlequin   Tout ce que vous voyez là, ce sont des gens que les fées ont métamorphosés pour se divertir, mais je m’en vais leur rendre leur première forme.

 

                                    (Arlequin frappe une seconde fois de sa baguette, et le papillon devient une nymphe, la lanterne un berger, le limaçon un vieillard et la pendule une dame)

 

            arlequin   Eh bien, vous qui étiez papillon tout à l’heure, contez-nous un peu la raison pourquoi les fées vous avaient ainsi métamorphosée.

 

            la nymphe (chante)

                                               Un jeune inconstant

                                                brûlait pour moi d’une flamme nouvelle.

                                               Son feu me parut si brillant

                                               que je fus légèrement

                                               me brûler à la chandelle.[36]

 

            arlequin               Tout papillon qui se laisse attirer

                                               à la lueur d’une chandelle

                                               a beau voler, tourner, virer,

                                               tôt ou tard il en a dans l’aile.

 

            Mais vous, voudriez-vous bien nous dire par quelle raison on vous avait changé en lanterne?[37]

 

15        le berger  La fée qui m’a ainsi métamorphosé avait de la bonne volonté pour moi, je crus qu’il fallait filer le parfait amour, je débutai par les soupirs, les soins, les respects, enfin je m’amusai à lanterner l’amour. La fée fut si rebutée de mon lanternage romanesque, qu’elle me changea comme vous avez vu.[38]

 

            arlequin               Le lanternage des amants

                                               lanterne fort l’oreille aux femmes de bon sens;

                                               il faut mener tambour battant

                                               Une beauté moderne:

                                               pour entrer la nuit chez elle sans lanterne,

                                               il faut, sans lanterner, parler d’argent comptant.

 

            le berger  (chante)

                                               Il ne faut point lanterner,

                                               en amour aimons à la moderne,

                                               qui s’amuse à la baliverne

                                               n’est bon qu’à berner,

                                               il ne faut point lanterner.

                                               Et lorsqu’une bergère aimable

                                               nous donne un moment favorable,

                                               il ne faut point lanterner,

                                               il ne faut point lanterner.[39]

           

            arlequin   Et vous qui gardez encore quelque chose du limaçon que vous étiez tout à l’heure, contez-nous votre aventure.[40]

 

            le vieillard         (chante)

                                               Vieux et bossu

                                               je voulus

                                               avec la jeune fée ébaucher l’aventure.

                                               Elle en eut le frisson,

                                               voyant mon encolure,

                                               et d’un froid limaçon

                                               me donna la figure.

                                               Tout limaçon que j’étais

                                               je voulais

                                               la voyant gentille,

                                               rire et folâtrer,

                                               elle me fit rentrer,

                                               dans ma coquille.[41]

 

20        arlequin   Oh, vous n’êtes pas le premier limaçon qu’on a fait rentrer dans sa coquille, après lui avoir fait montrer les cornes. Mais vous, Madame la pendule, pourrait-on savoir votre histoire?[42]

 

            la dame      C’est une fée de mes voisines qui me changea en pendule, parce que ma conduite était trop bien réglée.

 

            arlequin   Ce trop bien n’est pas dans la nature.

 

            la dame      Oh, Monsieur, c’est une chose avérée. Toutes mes voisines se réglaient sur moi, et on m’appelait la pendule du quartier, parce que tout était si bien ordonné chez moi, qu’on n’y perdait pas un moment, et que le jeu, la conversation galante, et les autres occupations des femmes se succédaient régulièrement.

 

            arlequin   Le jeu et la conversation galante faisaient partie de vos occupations sérieuses? À quoi passiez-vous donc vos heures de récréation?

 

25        la dame      Tout était si bien distribué, qu’on ne s’ennuyait jamais. Toutes les heures étaient marquées sur mon Agenda de coquetterie, l’heure du joueur, l’heure du musicien, l’heure du bel-esprit...[43]

 

            arlequin   L’heure du berger? Mais dites-moi, comment marquiez-vous l’heure des importuns, car les importuns sont des animaux qui viennent à toutes les heures?

 

            la dame      Ah, Monsieur, on ne saurait trop importuner une femme d’esprit. Elle se sert de l’un pour chasser l’autre, et elle tire de chaque caractère d’homme tout ce qu’on peut tirer. Elle oblige, par exemple, ce fade adorateur qui ne sait dire que gano et sans prendre, à perdre son argent contre ce galant mal aisé qui en sait faire un meilleur usage; et quand la reprise d’hombre est finie, il faut bien que le sot cède le terrain au bel-esprit.[44]

 

            arlequin   J’entends. C’est-à-dire que les amants se succèdent chez vous comme les heures dans les pendules. Et comme un clou chasse l’autre, le jeune héritier commence là où la dupe ruinée finit. Ceux qui paient la collation sont relevés par ceux qui la mangent, et quand le colonel entre par la porte, le sous-traitant sort par la fenêtre. Voilà assurément une belle police. Vous êtes une pendule à répétition. Vous sonnez à toutes les heures; mais vous sonnez très irrégulièrement. Voici la fée qui vient mener le branle.[45]

 

            la fÉe                      (chante)

                                               Tout dans la nature

                                               change de figure,

                                               quand nous commandons,

                                               en faisant tac, tac, avec nos baguettes,

                                               nous changeons

                                               les vieilles coquettes

                                               en jeunes tendrons.[46]

 

30        la dame      (chante)

                                               Sans être sorcières,

                                               en mille manières

                                                nous nous transformons.

                                               Sans faire tac, tac, nous autres coquettes,

                                               nous changeons

                                               de simples grisettes

                                               en riches jupons.[47]

 

            le vieillard         (chante)

                                               Malgré nos grimaces,

                                               nos rides, nos glaces,

                                               souvent nous charmons.

                                               En faisant tac, tac, en belles espèces,

                                               nous changeons

                                               les fières tigresses

                                               en petits moutons.

 

            arlequin   (chante)

                                               Pour vous satisfaire

                                               de toute manière

                                               nous nous déguisons.

                                               Et faisant tac, tac, par nos fariboles,

                                               nous changeons

                                               en bonnes pistoles

                                               nos gaies chansons.[48]

 

                                    Fin de la comédie[49]

 

 

 

 

BIBLIOGRAFIA

 

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[1] L’identità di Monsieur Du F*** è oggi chiaramente delucidata (cfr. ARPREGO, Emanuele da Luca, Lucie Comparini, La Précaution inutile, 2014; Stéphane Miglierina, Les Mal-assortis, 2016; Arianna Fabbricatore, L’Union des deux opéras, 2016), e la bibliografia in merito, a cominciare dallo studio di François Moureau, Dufresny, auteur dramatique (1637-1724), Paris, Klincksieck, 1979, che lo definisce come un «ardente difensore dei Modernes, spirito generoso e libero». Scrisse la prima commedia nel 1692, Le Négligent per la Comédie-Française; e nel 1692 anche L’Opéra de campagne per la Comédie-Italienne, colla quale collabora poi fino al 1697. Per il Théâtre italien scrive cinque pièces da solo (L’Union des deux opéras, Les Adieux des officiers, Les Mal-assortis, Le Départ des comédiens et Attendez-moi sous l’orme), quattro con Regnard (Les Chinois, La Baguette de Vulcain, La Foire St Germain et Les Momies d’Egypte), e due con Monsieur B*** (Pasquin et Marforio, Les Fées).

[2] L’identità di Monsieur B*** è invece ancora soggetta a esitazioni. Si esita tra Claude-Ignace Brugière de Barante (1650- 1745) e Louis Biancolelli (1666-1729). Il primo è un avvocato nato a Riom in Auvergne, venuto a Parigi a 27 anni, e introdotto presso i comici da Lesage, Furetière e Regnard. Nel 1694, Brugière de Barante avrebbe scritto sotto la falsa identità di Georges Pélissier un libro intitolato Observations sur le Pétrone trouvé à Belgrade en 1688, imprimé à Paris en 1693, con una Lettre sur l’Ouvrage et la personne de Pétrone, Paris, Posuel, 1694. È mensionato da Goujet nella sua Bibliothèque française (Tome VI, p. 205). Questo libro è stato ripubblicato recentemente sotto il nome di Claude Ignace Brugière de Barante, da Kessinger’s rare reprints, 2009, 218 pp. François Nodot, autore di un falso Supplément au Satyricon de Pétrone, fondato sul manoscritto di Petronio ritrovato a Belgrado nel 1691-1693, aveva risposto con una Contre-critique de Pétrone ou Réponse aux observations sur les fragments retrouvés à Belgrade en 1688, avec la Réponse à la Lettre sur l’ouvrage et sur la personne de Pétrone, Paris, Cusson et Witte, 1700, dove accusava Monsieur B*** di plagio: «[il] n’a pas travaillé sur son fond et a dérobé tout ce discours à M. de Saint-Evremond». Dopo Les Fées, nel 1698, Brugière de Barante ha pubblicato raccolte di poesie francesi dei secoli XVI-XVII, Recueil d’épigrammes des poètes français de Marot jusqu’à présent (riedizione nel 1700). E forse anche una riscrittura della favola di Psiche a partire da Apuleio. A Parigi, il giovane Brugière de Barante ha frequentato Jean-Baptiste-Henri de Valincourt, amico di Racine al quale succede all’Académie Française nel 1699, e di Boileau che gli dedica la Satira 11, Sur le vrai et le faux honneur, e del quale Valincourt pubblica l’integrale delle Satire nel 1713. Dopo il 1697, e la chiusura del teatro, Brugière ritorna a Riom, riprende la professione di avvocato, e raggiunge a quel momento il consiglio del movimento giansenista in lotta contro la politica antigiansenista del cardinal de Fleury, precettore del re Luigi XV. Sulla famiglia Brugière de Barante, cfr. il commento a Sainte-Beuve, Historiens modernes de la France. III. M. de Barante, in «Revue des deux mondes», période initiale, tome 1, 1843, pp. 917-935.

            Luigi Biancolelli è il figlio maggiore di Dominique, il grande Arlequin morto nel 1688 e sostituito da Gherardi, e il fratello di Pierre-François Biancolelli, futuro Arlequin di successo nella nuova Comédie-Italienne dopo il 1717. François Moureau nello studio su Dufresny e più recentemente Nathalie Rizzoni, nella sua edizione de Les Fées (Bibliothèque des génies et des fées. Les fées entrent en scène), come pure Emanuele De Luca e Lucie Comparini (cfr. ArpreGo 6, 2014), adottano senza esitazione l’identità Brugière de Barante. Camilla Cederna (ArpreGo 18, 2018), per la Fausse Coquette del 1694, ricusa invece l’attribuzione a Barante a causa delle sue affinità col partito giansenista, che sarebbe, secondo lei, poco coerente colla difesa della donna e la critica dell’istituzione matrimoniale presente in detta commedia. Da parte sua, Anna Sansa (Arprego, 5, 2014-2020), preferisce l’anonimato totale per Arlequin misanthrope del 1696, attribuito, nella raccolta di Gherardi, a Monsieur de B***. Secondo lei, l’identità di Brugière de Barante è attestata solo da una nota a matita portata su un’edizione del 1697 (presso H. Lamblin), e anche su un’edizione del 1696 (s.l., s.ed.) (Arsenal, GD 5501) L’attribuzione a Luigi Biancolelli si trova in H. C. Lancaster, A History of French dramatic literature, Paris, 1940, tome 4. Per quanto riguarda Les Fées l’esitazione è possibile, se consideriamo la nota manoscritta, a matita, sulla copertina della prima edizione de Les Fées, del 1697 (edizione separata, s. l., s. ed.), conservato alla Biblioteca dell’Arsenale, Parigi, cfr. Nota al testo. La nota, a dire il vero, è poco chiara. La prima parte precisa «par Rivière et Brugière de Barante», e introduce poi una parentesi poco leggibile che mensiona Biancolelli associato a Dominique «le dit (?) et par Biancolelli di (?) Dominique». Christelle Bahier Porte, nella «Liste chronologique des pièces citées» (https://doi.org/10.4000/feeries.513) che chiude il volume da lei diretto, Fééries, 4, 2007 (Le Conte, la scène; https://doi.org/10.4000/feeries.223), interpreta diversamente questa nota nella cronologia dei testi citati, suggerendo che fu recitata da Dufresny e Biancolelli-fils, prima di essere data alla Comédie-Italienne: «1697. Les Fées ou Les Contes de ma mère l’Oye, Dufresny [et Brugière de Barante], pièce donnée en société, et jouée par Dufresny et le comédien Biancolelli-fils, puis reprise à la Comédie-Italienne», senza precisare però la fonte di questa informazione su una recita anteriore al 2 di marzo.

            Occorre forse sottolineare qui che nei volumi della raccolta (sia nella princeps del 1700, sia nelle riedizioni di Amsterdam, 1701, poi di Parigi nel 1741), esistono due abbreviazioni molto simili: Monsieur de B*** (Arlequin défenseur du beau sexe, 28 mai 1694; La Fontaine de Sapience, 8 juillet 1694; Arlequin misanthrope, 22 décembre 1696), e Monsieur B*** (La Fausse Coquette, 18 décembre 1694; Le Tombeau de Maître André, 29 janvier 1695; La Thèse des dames ou le triomphe de Colombine, 7 mai 1695); Pasquin et Marforio, 3 février 1697; Les Fées ou les contes de ma mère l’Oye). Nel primo caso, la presenza della preposizione de, propria dei nomi dell’aristocrazia, rende dubbia l’attribuzione a Biancolelli-figlio.

[3] Sulla questione del titolo e del sottotitolo, cfr. Introduzione, pp. 19-20.

[4] Si può notare che Michelangelo Fracansani, che recitava la parte di Polichinelle, non è incluso nella distribuzione.

[5] La parte del vecchio re Croquignollet, è assunta da Marc-Antoine Romagnesi che recitava le parti del Dottore, ma era stato a lungo Cinthio, Innamorato (Duchartre, Commedia dell’arte et ses enfants, cit., p. 93). Una lite lo oppose nell’agosto 1694, a Giovan Battista Costantini, fratello di Mezzetin, per la commedia, Le Départ des comédiens, dove Costantini sostituì Romagnesi nella parte dell’Innamorato, sotto il nome di Octave, che ritroviamo ne Les Fées.

[6] Nella lista degli attori, Isménie, rinvia esplicitamente a Angélique Toscano, registrata come Marinette sin dal 1675. Essa recita anche la parte dell’Innamorata sotto il nome di Angélique. È la sposa di Giuseppe Tortoriti, che recita Pasquariel, poi Scaramouche (cfr. infra), ed è madre di due figlie, Angélique-Catherine e Marie-Angélique. Si conserva una immagine di Marinette, in abito nero elegante, con un velo nero sul capo e un fazzoletto in mano, cioè come personaggio tragico, eseguita da Bernard Picart (https://picryl.com/media/toscano-angelica-da0d0f?zoom=true).

[7] La parte di Arlequin, servo di Octave, è assunta da Evaristo Gherardi, che aveva sostituito Domenico Biancolelli nella parte di Arlequin nel 1692, dopo la breve parentesi dell’Arlequin Angelo Costantini. Questi reciterà poi la parte di Mezzetin.

[8] Mezzetin era quasi un doppio di Arlequin, mezzo valet e mezzo avventuriere. Appare sotto questo nome sin dall’ ottobre 1683, nell’Arlequin Protée di Fatouville, viaggia poi in Germania e in Polonia. Fu elogiato da La Fontaine, e un suo ritratto di Van der Meulen precisa come la natura l’aveva dotato di tutti i doni della metamorfosi: «La nature l'ayant pourvu/des dons le la métamorphose/qui ne le voit n'a rien vu/ qui le voit a vu toute chose». Si capisce perché cominciò come Protée, e perché ne Les Fées, assume la parte della Nutrice. E del Vecchio trasformato in coclea (cfr. Introduzione, p. 12).

[9] Colombine, ossia Catherine Biancolelli, recita la parte della fata conservatice dell’onore delle donne. Aveva fatto i suoi debutti sulla scena degli Italiani nel ottobre 1683, insieme alla sorella Françoise Marie Apolline. Colombine assume anche nel finale la parte della Dama ben regolata trasformata in orologio a pendolo. Su questa doppia parte, cfr. Introduzione, pp. 37-38.

[10] La parte di Pierrot era assunta da Jean-Joseph Giaratone o Gératone.

[11] Jean-Joseph Tortoriti che recita il principe degli Orchi in quanto Scaramouche, aveva sostituito Tiberio Fiorilli in questa parte nel maggio 1694. Fiorilli era morto nel dicembre precedente, all’età di 86 anni. Tortoriti avevo debuttato nel 1685 nella parte del Capitan, poi in quella di Pasquariel. Nel 1697, dopo la cacciata, ottenne l’autorizzazione di restare in Francia e di praticare la sua professione ma solo a più di trenta leghe da Parigi. Fu l’unico, a quel momento, a credere alla sopravvivenza di una compagnia italiana a Parigi.

[12] La fata cantatrice è recitata da Elisabeth Danneret, o Daneret secondo Duchartre, moglie di Gherardi, chiamata familiarmente Babette la chanteuse. Era una bravissima cantatrice lirica, che dopo il 1700 fu accolta nella troupe dell’Académie de Musique. È anche nella lista degli attori de Les Fées, désignata come La chanteuse, e assume la parte della ninfa cambiata in farfalla nel finale (su questa doppia parte, cfr. Introduzione, p. 30).

[13] Léandre, che interpreta il pastore trasformato in lanterna, nell’ultima scena, era Charles-Virgile Romagnesi de Belmont, secondo Innamorato, che aveva fatto i suoi debutti nell’agosto 1694. Era il figlio maggiore di Marc-Antoine Romagnesi (cfr. supra), ed è il marito di Anne-Elisabeth Costantini. Cfr. François et Claude Parfaict, Mémoires pour servir à l’histoire des spectacles de la Foire, t. 1 (1697-1721), Paris, Briasson, 1743.

[14] Caverne d’ogres: questo luogo orrido appare già ne La Baguette de Vulcain di Regnard et Dufresny: «Grotte obscure défendue par un géant d’une énorme grandeur couché à l’entrée de la caverne» (cfr. Le Théâtre italien ou recueil de toutes les scènes françaises qui ont été jouées sur le Théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne, Genève, Dentand, 1695, pp. 464 e ss., nonché La Baguette de Vulcain, janvier 1693, TI 1700, tome IV, p. 201).

[15] un louis: il louis una moneta d’oro che aveva corso negli anni 1640 fino al 1792. Il valore era da 16 a 24 livres secondo il mercato. Pierrot chiede quindi comicamente una enorme gratificazione, giacché equivalente al salario mensile di un servo.

[16] court-bouillon: è l’acqua nella quale si fa cuocere il pesce (o la carne), con aggiunta di aceto, o vino bianco, sale, pepe, garofano, alloro, cipolle, carotte, timo, aglio e prezzemolo. Può servire per varie cotture, finché è fresco.

[17] sultane Ogrine: parola inventata, che designa comicamente la sposa dell’orco, con allusione alle fiabe orientali che cominciavano anche a circolare.

[18] Ohimé: in italiano nel testo, colla h. È la classica interiezione tragica di lamento, molto presente nei libretti d’opera. Registrato nel Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque libre et proverbial, Philibert Joseph Le Roux, nouvelle édition augmentée, Amsterdam, Zacharie Chastelain, 1750, t. 2, p. 146: «Oimè: interjection qui marque de la surprise, de l’étonnement, et quelque fois de la douleur et de l’embarras; Théâtre italien, Arlequin Misanthrope, Acte I, sc. 1». Non si tratta, come si trova in una recente edizione in linea della commedia di una «alterazione di Hom, che è interiezione di dubbio e di esistazione» (cfr. Théâtre classique, http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/BARANTEDUFRESNY_FEES.xml.

[19] faire le diable à quatre: fare rumore e muoversi come un quartetto di diavoli, fare disordine, e rompere utensili. Si dice anche per irritarsi fortemente, incollerire, fare il cattivo. (Dictionnaire comique, satyrique, critique, cit., t. 1, p. 99). Equivale a Faire carillon, fare molto rumore, eccitare e arrabbiarsi.

[20] un prince de mes amis dont je porte les couleurs: Arlequin si alza al livello del suo padrone, parlandone prima come di un «camarade», cioè compagno (3.7), poi addiritura come di un amico, anche se dice che «porta i suoi colori», cioè la sua livrea.

[21] J’y viens chercher l’honneur de mon Infante: l’infanta è la figlia di un principe regnante. Ci sono varie infante nel testo, che alludono diversamente alla famiglia reale, e più particolarmente a Madamigella d’Orléans e a Mme de Maintenon (cfr. Introduzione, pp. 34-38).

[22] Je suis fée de ma vacation: equivale a fata di professione, che esercita contro moneta. La vacation è un tempo di lavoro, un servizio reso contro salario, spesso puntualmente, per una breve durata. Un artigiano è considerato un «homme de vacation».

[23] une coudée et demie: misura corrispondente pressapoco a 50 centimetri. Il re era quindi alto 75 centimetri. ♦ Croquignolles: si dice di un colpo leggero dato con l’indice, ripiegato sul pollice e liberato briscamente. Cfr. Dictionnaire comique, satyrique: «Croquignolle: signifie presque la même chose que nasarde ou chiquenaude, à la réserve que la croquignolle s’applique sur le bout du nez sur le tendon qui est entre les deux trous et cause beaucoup plus de mal que la chiquenaude», cit., t. 1, p. 171. E Dictionnaire de l’Académie Française, t. 1, p. 282. Il nome è registrato con doppia l. «croquignoles» con una sola l è oggi un biscotto croccante. Bichette: nomignolo affettuoso costruito su biche (cerva), con allusione forse a Madame de Maintenon (cfr. Introduzione, p. 39). Questa figura di infanta sborgnata dal marito la notte delle nozze potrebbe anche rinviare alla figura di Catherine Bélier, detta Cateau la borgnesse (1614-1680), cameriera e confidente della regina Anna d’Austria, madre di Luigi XIV, da lei scelta per sverginare il giovane re in età di circa quindici anni. Era guercia, con un occhio di vetro. Il giovanissimo re la frequentò per un paio d’anni. Fu poi ricompensata per i suoi servizi e acquistò, con suo marito, Pierre Beauvais, il celebre Hôtel de Beauvais, situato a Parigi nel quartiere del Marais. Così la primissima e l’ultima amante del re venivano collegate in questo personaggio, in modo certo provocatorio nei confronti della famiglia reale. ♦ raffolé: derivato da ‘fol’, cioè ne andava pazzo.

[24] à la chasse aux dindons: l’allusione comica di Croquignollet che va alla caccia al tacchino potrebbe essere anche un’allusione a Boileau, l’avversario di Perrault nella Querelle desAnciens et des Modernes, e alla sua incapacità sessuale, provocata in giovinezza da una malattia curata male (la malattia della pietra), che i suoi avversari attribuivano buffamente alla morsura di un’oca o di un tacchino che lo avrebbe aggredito nell’infanzia. È l’interpretazione avanzata da Marc Soriano, nella sua Introduction à l’édition des Contes de Perrault, Paris, Flammarion, 1991, p. 24. Sarebbe forse da riallacciare anche con l’espressione «homme de toute pièce», applicata all’onnipotente Arlequin (cfr. infra, Homme de toute pièce). Grand prince myrmidon: allude a un popolo greco di Tessalia, che partecipò alla guerra di Troia sotto la condotta d’Achille. All’origine, racconta Ovidio nelle Metamorfosi, sono un popolo di formiche piccolissime, trasformate poi in uomini e donne; cioè questo couplet allude anche ironicamente alla statura del re nano. Così nel Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 117: «Mirmidon: métaphore pour dire un homme très petit, un nain». onques: ovvero scritto onc, equivale a mai ♦ en aura les gants: otterrà per primo i favori della damigella, cioè le toglierà la sua virtù. Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 4: «Avoir les gants: manière de parler, qui signifie avoir le pucelage d’une personne, en obtenir le premier les faveurs […] Dans le même sens on dit d’une fille qu’elle a perdu ses gants». Allusione alla fase finale corteggiamento, e ai guanti come protezione, e per estensione alla reticella protettrice della verginità della giovane. Togliere i guanti alla donna, significherebbe metaforicamente rompere la reticella nel primo rapporto sessuale. Qu’au prince qui la guette au plus tôt on la laisse: allusione a Mademoiselle, che sperava di essere maritata secondo il suo rango e fu data in sposa al duca di Lorena (cfr. Introduzione, pp. 33-35). Homme de toute pièce: quest’espressione è ricca di sensi. Applicata ad Arlequin, potrebbe alludere, a un primo livello, alle pezza di vari colori che sono la caratteristica del suo abito tradizonale. A questo si sovrappone il senso guerresco di «pièce» alludente all’armadura del guerriero: l’«homme de toute pièce» è il cavaliere antico rivestito dalla sua corazza, cioè un guerriero di un solo pezzo. Da questo significato concreto, si raggiunge l’idea di un uomo dal carattere intero, integro e intransigente, che non si lascia abbattere. Si passa anche a un significato più fisico e sessuale, di «homme entier», con tutti gli attributi sessuali necessari a soddisfare la donna. Dufresny usa un’espressione ambivalente simile ne Les Chinois, III. 4, in cui Arlequin, che appare andicapato come «capitaine, avec une jambe de bois», prompone ad Isabella di sposarla, e lei, restia, gli risponde che preferirebbe «un homme tout entier». Il padre di Isabella, Roquillard, gentiluomo della campagna, sostiene cautamente la posizione della figlia davanti ad Arlequin, molto offeso dalla risposta: «Elle a raison il lui faut un homme tout entier. Un homme n’est déjà pas trop pour une femme, il n’en faut rien supprimer».

[25] chien barbet: razza di cane piuttosto basso, con pelo abbondante e riccio, che serviva spesso per la caccia all’anatra. ♦ Cinq ans: è forse un’allusione alla durata della guerra. Mademoiselle aveva dodici anni quando scoppiò la guerra della Lega di Augsbourg.

[26] si c’est bien tiré: nel migliore dei casi, se la conclusione è stata ben prevista. Tirer equivale qui a concludere, tirare le conseguenze, ottenere qualchecosa. Espressione estesa: «Tirer pied ou aile d’une affaire: c’est en tirer quelque profit, d’une manière ou d’une autre» (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 296).

[27] quand je lui demanderai mes gages: Questa battuta di Arlequin riprende la celebre battuta di Sganarelle allá fine del Dom Juan di Molière, dopo la disparizione del suo padrone nelle fiamme infernali: «Mes gages, mes gages!» (V,6), di cui la fonte è da ricercare nelle versioni italiane del Burlador de Sevilla, di Tirso de Molina (1630): quella di Cicognini (Il convitato di pietra, Venezia, s.d.), e nelle note di Domenico Biancolelli, celebre Arlequin della Comédie-Italienne, che scrive a proposito della sua recitazione del suo Festin de Pierre: «Je fais mes lazzi de désespoir et dis en mauvais latin qu’avant qu’il meure tout à fait, il se ressouvienne de mes gages» (cfr. Gambelli, Arlecchino a Parigi, cit., t. II, Lo scenario di Domenico Biancolelli, p. 119). Questa citazione nascosta può appoggiare l’ipotesi di un intervento di Biancolelli-figlio nella scrittura de Les Fées (cfr. supra, Commento, pp. 65-66). Deve anche essere collegata alla questione della censura teatrale contro la quale i comici battagliavano (supra, Introduzione, pp. 13-14), se si considera la polemica che il testo di Molière aveva suscitato dopo la prima rappresentazione nel febbraio 1665 al Teatro del Palais-Royal, il conseguente divieto di pubblicazione e di rappresentazione, la versione rimaneggiata da Thomas Corneille (Le Festin de Pierre, 1677), e la censura ancora applicata al testo nelle prime edizioni, in particolare quella del 1682 (Dom Juan ou le Festin de Pierre, in Œuvres posthumes, t. VII delle Œuvres de Monsieur de Molière, Paris, Barbin, 1682),  dove quella battuta fu soppressa. Proprio nel 1696, nell’opera sopracitata, Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, Charles Perrault registra «Jean Baptiste Poquelin, dit Molière» (p. 79), e evoca Le Festin de Pierre «pièce imitée sur celle des Italiens du même nom», (p. 80).

[28] c’est une fée plus puissante que moi: Questa fata strapotente, che poi canta un’aria italiana sulla fortezza delle donne, potrebbe essere una allusione a Mme de Maintenon, il messaggio dell’aria è molto chiaro: oppone la donna «volgar», cioè borghese che cerca di sedurre e dominare con la «bellezza», cioè coll’apparenza, mentre la fata strapotente esalta la fortezza dell’anima per vincere gli altri. Sulla questione della fiaba al femminile, e le rivendicazioni di uguaglianza tra le donne (cfr. Introduzione, p. 27).

[29] Io che son grande: grande qui non vuole dire di statura alta, ma allude alle donne dell’aristocrazia. In francese, les Grands sono i membri della famiglia reale o delle famiglie dell’aristocrazia più anziana.

[30] Voilà la nourrice: la nutrice è interpretata da Mezzetin. La parte della nutrice è sempre una parte in travesti, quindi comica, secondo l’uso del tempo, specialmente nella opera in musica. Un conte pour endormir: allusione diretta alla Querelle des fées, e alla futilità delle fiabe (cfr. Introduzione, pp. 23-25).

[31] Pétille voulait se marier: allusione a Mademoiselle, dedicataria dei Contes de Perrault, figlia di Monsieur e della principessa Palatina (cfr. Introduzione, pp. 16 e 31). ♦Brutalin: nome parlante, che rinvia a Luigi XIV, alla sua politica di espansione territoriale e alla conseguente guerra di Nove anni (cfr. Introduzione, pp. 29-30). ♦ aiguille: equivale ad ago, sia per cuccire, sia per un’orologio. ♦ Neuf mois dans ton sein: durata esatta della gestazione del feto umano, che sottolinea il carattere pseudo-scientifico e parodico del racconto ♦ Bonbeninguet prit le poupard entre ses bras: poupard è parola commune e familiare per parlare di un bambino piccolo ancora nelle fascie cioè neonato. Allusione alla questione del parto della moglie del re Giacomo II, protetto da Luigi XIV, e alla legittimità del Principe di Galles, contestata (cfr. Introduzione, p. 33). ♦Prends cet œuf de poulette: sulla questione della natura del feto, c’erano delle discussioni delle quali rende conto «Le Mercure galant», febbraio 1697, pp. 240-248, prima della notizia delle pubblicazioni serie di Perrault (cfr., Introduzione, p. 23, n. 50). Il «Mercure» si sofferma anche lungamente su una maternità straordinaria, raccontando con abbondanza di dettagli il difficile parto di una donna, per altro morta durante questo parto, che ha povocato poi discussioni appassionate sulla questione della natura del feto: «le fœtus est-il formé d’un œuf ou de la semence?», si interroga il giornalista (ivi, p. 238). Questo non può non ricordarci l’invenzione ridicola della falsa maternità di Pétille e dell’uovo di gallina minusculo che la fata le inocula dopo aver ‘ridotto’ il neonato, uovo che poi si rompe per far rinascere il bambino. ♦ Batifoler: muoversi con leggerezza e senza scopo intorno ad una persona, o nella natura, salticchiando e ballando, come fanno i bambini. ♦Hoc: si riferisce a un gioco di carte, che ha dato questa espressione proverbiale: cela lui est hoc (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 40: «cela m’est hoc signifie cela m’est assuré»), cioè questo accadrà sicuramente; quindi, voi correte il rischio di subire la stessa sorte: in questo caso quella dei mariti beffati, colle corna, che non sanno di chi siano i figli, suoi o di qualcun altro.

[32] bichon: è un cagnolino a peli lunghi, bianchi. Questi cagnolini bianchi erano molto di moda presso le dame, erano usati per fare dei manicotti eleganti. Nel campo pittorico, il cagnolino rappresentato accanto a una dama simboleggia la fedeltà. Alla corte del Re Sole, i cani erano particolarmente apprezzati, come pure tanti altri animali, compresi gli animali esotici. Nel parco di Versailles, era stata creata una Ménagerie royale, vicino al Gran Canale. Questa Ménagerie fu una fonte d’ispirazione particolarmente ricca per gli artisti e autori dell’epoca, nonché per gli scienziati, come Claude Perrault, medico e architetto, fratello di Charles, al quale si deve le Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux, Paris, Imprimerie nationale, 1671, 2 vol.

[33] le grand ogre [...] (il fait des grimaces) [...] (il danse): fa delle smorfie e balla, per sedurre Isménie. Ci si ricorderà che l’orco innamorato era recitato da Scaramouche. In quella parte, Tiberio Fiorilli era stato famoso per l’agilità del corpo e le sue contorsioni.

[34] chanter pouilles: le pouilles sono delle ingiurie particolarmente basse, grossolane e familiari, lanciate dalla plebe alla gente per bene, equivale a lanciare a tutta voce ingiurie, rimproveri gravissimi, e parole lorde. (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t.1, p. 107: «chanter pouille: pour gronder, gourmander, dire des injures, chanter la game»).

[35] vieux barbon: si dice di un uomo vecchio che ha la barba. (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t.1, p. 43: «pour vieux, âgé, décrépit». È espressione comune nel campo teatrale per designare il vecchio padre autoritario, più o meno rimbambito.

[36] me brûler à la chandelle: Avvicinarsi troppo dal fuoco della candela, immagine per esprimere il fatto di aver ceduto all’amore e ai piaceri della carne, e di supportare poi le conseguenze. (Dictionnanire comique, satyrique, cit., t. 1, p. 84: «se brûler à la chandelle: manière de parler tirée des papillons qui tournent si longtemps autour de la chandelle qu’à la fin ils vont s’y brûler les ailes»).

[37] il en a dans l’aile: è la contrazione dell’espressione «avoir un coup dans l’aile» che significa essere malato, ferito, essere in cattive condizioni. All’epoca delle pistole e fucili, l’espressione intera, aver un colpo, o avere del piombo, nelle ali, si riferisce alla caccia agli uccelli; è quando un uccello è ferito da un cacciatore. Significa anche essere vecchio, aver oltrepassato i cinquant’anni, che si marcano con una L. (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 1, p. 10: «en avoir dans l’aile: pour être surpris, être perdu, être vaincu […] se dit aussi d’une personne qui passe les 50 ans, qu’on marque d’un L».

[38] lanterner, poi lanternage: gioco di parole che spiega la trasformazione in lanterna. Lanterner è propriamente camminare piano piano, senza fretta. Nel senso figurato, equivale a discutere, non saper risolvere, e nel campo del corteggiamento, significa tirare alle lunghe, non precipitare le cose, e quindi anche stancare l’altro o l’altra con discorsi e parole che non servono a niente, che non concludono niente. Significa anche, in questo caso specialmente, darsi alla bagatelle, cioè fare cose di poca importanza, non concludenti, anche nell’ambito sessuale.

[39] à la moderne: amare alla moderna, cioè secondo i codici del tempo, imposti dalla preziosità e dai salotti femminili.

[40] limaçon: equivale a coclea. Mezzetin è il vecchio trasformato in coclea, che sull’illustrazione del frontespizio della pièce esce da una conchiglia. L’immagine è complessa: «rentrer dans sa coquille», rientrare nella conchiglia, significa ritirarsi da un’impresa difficile, non affrontare il pericolo. Il fatto di «uscire o entrare nella conchiglia» designa anche un uomo da niente che vuol parere al disopra della sua condizione (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 74). Ne Les Fées, anche Croquignollet è di questo tipo, quando esce da un’urna per dare inutilmente il suo consenso al matrimonio di Isménie, e così raggiunge in certo senso, in modo derisiorio, il vecchio trasformato in coclea (Introduzione, pp. 12 e 23).

[41] encolure: vedendo la mia statura e il mio corpo di vecchio. L’encolure è la misura del collo, preso come parte di tutto il corpo ♦ Folâtrer: andare qua e la senza precipitarsi, con grazia ♦ Madame la pendule: sul significato possibile della dama ben regolata, che era trasformata in orologio a pendolo (cfr. Introduzione, pp. 34-35). Si può anche pensare a una allusione davvero licenziosa: secondo il Dictionnaire de l’Académie Française, 1694, t. 2, p. 211 (Pendule), l’orologio a pendolo possiede un «peso attaccato a un pene, a un filo di ferro o di seta, che colle sue vibrazioni regola il movimento dell’orologio, e che ha vari altri usi». Nel campo teatrale, il pendolo è anche il batocchio caratteristico di Arlecchino, alludente al suo appettito sessuale, e al suo spirito grossolano, da campana che assorda.

[42] Oh vous n’êtes pas le premier limaçon... cornes: il commento di Arlequin a proposito della coclea che entra/esce dalla conchiglia, e mostra o no le corna, conferisce un senso sessuale supplementare alla trasformazione del vecchio in coclea (cfr. supra, 7.18), sopratutto se si considera che lui racconta di aver tentato di sedurre la giovane fata, che lo fece «rentrer dans sa coquille». Anche qui si può ipotizzare un’allusione provocatoria a Madame de Maintenon e alle sue supposte avventure galanti in giovinezza (cfr. Introduzione, p. 38), nonché alla virilità ormai indebolita e sorvegliata del vecchio re.

[43] coquetterie: tema molto diffuso nelle commedie degli Italiani, legato ai nuovi costumi sociali del tempo, in particolare donneschi. Le donne cercavano di liberarsi dalla tutela degli uomini, e intendevano usare del loro potere di seduzione, affermandosi attraverso la ‘civetteria’ sia nel campo dei divertimenti, sia nel campo del sapere, cioè i settori dai quali erano escluse. Cfr. il personaggio di Célimène nel Misanthrope di Molière. Esisteva una mappa del reame di coquetterie, tale quale era stato descritto dall’abbé d’Aubignac nella sua Histoire du Temps, ou Relation du Royaume de Coquetterie, Extraite du dernier voyage des Hollandais aux Indes du Levant (1654). Oltre le pièces degli Italiani, tra le quali spicca La Fausse Coquette di Monsieur B*** (cit.), e anche, prima di questa, La Coquette ou l’académie des dames, di Jean-François Regnard (TI 1700, t. III, rappresentata nel gennaio 1691), si trova L'Été des coquettes, di Dancourt, rappresentata nel 1690. Circolavano da parecchio tempo molti scritti satirici, come i Reproches des coquettes de Paris aux enfarinés sur la cherté du pain, del 1649, alludente anche alla moda presso le précieuses e i précieux, di coprirsi la faccia con la farina. Nel 1659, Ninon de l’Enclos aveva anche pubblicato La Coquette vengée. bel esprit: si dice di chi possiede uno spirito distinto e elegante, che cade facilmente nella fatuità. Cfr. Arlequin bel esprit, di Regnard e Dufresny, 1694, TI 1700, t. V, in cui Cinthio appare sotto il nome di Cleanthus, padre di Angélique, «entêté de bel-esprit».

[44] ne sait que dire gano et sans prendre: sono termini usati dai giocatori durante una partita del gioco di carte chiamato hombre, di origine spagnola. È precursore del bridge. L’hombre è il giocatore che annuncia un contratto e deve riempirlo. Gano significa: «lasciatemi aver la mano, ho il re». Il gioco di carte era molto praticato alla Corte di Versailles, negli anni 1690; la principessa Palatina vi allude spesso nelle sue Lettere.

[45] sous-traitant: o sub fornitore: si diceva di chi era incaricato di raccogliere i dazi, affitti e imposte reali, nelle provincie, consegnati dai «fermiers généraux» branle: è un ballo semplice, su una misura a due tempi praticato dal popolo, simile a una ronda o una catena; mener le branle è condurre la danza. Si dice nel senso figurato per designare l’inizio dato a un affare, il fatto di muoversi, di dare l’impulsione e il primo movimento.

[46] tac, tac: onomatopea che si riferisce certo al suono della bacchetta magica della fata, ed è un ricordo umoristico dell’uso ricorrente di sonorità suggestive (come toc toc), usati nei racconti di nutrici, come nel Petit chaperon rouge di Perrault, o nella fiaba Finette Cendron di Mme d’Aulnoy.

[47] grisette: si dice di un vestito di stoffa grigia di poco valore, che era quella del vestito delle persone di basso rango; per estensione si usa per designare una donna leggera e coquette, popolana giovane, che si dà al piacere, e di poca virtù.

[48] fariboles: spesso al plurale, cosa vana e frivola (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t.1, p. 259): «pour bagatelle, niaisierie, amusement, sottise, folie»). In quanto sinonimo di bagatelles, è un termine sensibile, usato più volte in Arlequin misanthrope, del 1696. Prima Scaramouche dice che non sa cosa fare perché lui non è che una bagatelle (nel senso negativo, che non serve a niente, che non ha valore ne funzione precisa) (I.5.55). Arlequin gli risponde che tutta Parigi non è altro che una vasta bagatelle, dove ognuno fa cose derisorie, e Scaramouche canta poi diverse strofe in onore della bagatelle. Il termine è anche usato metaforicamente con un senso sessuale: aimer la bagatelle equivale a ricercare il piacere sessuale (cfr., Introduzione, p. 28). ♦ pistoles: la pistole è una moneta d’oro, che non era coniata con il conio della Francia, e valeva undici libbre e qualche soldo, equivale a dieci «livres tournois». Oltre la comodità della rima, il legame tra fariboles e pistoles si riscontra spesso nei testi di teatro, come in: Cyrano de Bergerac, Le Pédant joué, 1654, nella scena tra Corbineli et Granger, dove Corbineli annuncia che il figlio di Granger, avaro, è stato portato via su una galera e gli chiede denaro, senza successo: «Corbineli: A quoi bon ces fariboles! Vous n’y êtes pas. Il faut tout au moins cent pistoles pour sa rançon». (Pédant joué, II,4). Questa scena è stata poi ripresa da Molière ne Les Fourberies de Scapin. Cfr. Projet Molière 21, diretto da Georges Forestier e Claude Bourqui (https://moliere21.cnrs.fr), e anche https://www.iremus.cnrs.fr/fr/projets-de-recherche/moliere-21.

[49] Fin de la comédie: nell’edizione TI 1700, e nell’edizione di Amsterdam del 1701, la formulazione completa è «Fin de la comédie et du sixième volume», formula che chiude ciascuno dei sei tomi, confermando, nel sesto tomo, la chiusura del repertorio registrato da Gherardi (cfr. Introduzione, p. 7). La formulazione accorciata si trova nel tomo 6 di un’edizione ulteriore del Théâtre italien (Amsterdam, Le Cene, 1721, quinta edizione aumentata, senza illustrazioni), dove sono aggiunti degli Amusemens sérieux et comiques (pp. 445-512), che si chiudono con la formula «fin du sixième et dernier tome».