Charles Dufresny
Claude-Ignace Brugière de Barante (?)
ou Les Contes de ma
mère l’Oye
a cura di
Françoise Decroisette
Biblioteca Pregoldoniana
lineadacqua
2024
Charles
Dufresny, Claude-Ignace Brugière de Barante (?)
Les Fées
ou les Contes de ma mère l’Oye
a cura di Françoise Decroisette
© 2024 Françoise Decroisette
© 2024 lineadacqua edizioni
Biblioteca Pregoldoniana,
nº 42
Collana diretta da Javier Gutiérrez Carou
Supervisori per i dialetti: Piermario Vescovo e Luca
D’Onghia
Comitato scientifico: Beatrice Alfonzetti, Francesco
Cotticelli, Andrea Fabiano, Javier Gutiérrez Carou, Simona Morando, Marzia Pieri, Anna Scannapieco e Piermario
Vescovo
Editing: Paula Gregores Pereira
www.usc.gal/goldoni
javier.gutierrez.carou@usc.gal
Venezia - Santiago de Compostela
lineadacqua edizioni
san marco 3717/d
30124 Venezia
www.lineadacqua.com
ISBN: 9791281350243
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Biblioteca Pregoldoniana, nº 42
Nota al testo
Edizioni utilizzate
Les Fées ou les Contes de
ma Mère l’Oye, in Le Théâtre Italien de Gherardi, ou Le Recueil
général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les Comédiens Italiens
du Roi, pendant tout le temps qu’ils ont été au service. Enrichi d’estampes entaille-douce
à la tête de chaque comédie, à la fin de laquelle tous les airs qu’on y a chantés
se trouvent gravés, notés avec leur basse-continue chiffrée, t. 6, Paris, Cusson
et P Witte, 1700, illust., pp. 659-688:
«par Grâce et Privilège du Roy donné à Versailles le 2 mai 1698, signé par le roi
en son conseil».
Prima edizione singola
Les Fées ou les Contes de
ma Mère l’Oye, comédie [par Rivière Dufresny et Brugrière
(sic) de Barante (le sus dit et par
Biancollelli (sic)
id Dominique)] représenté sur l’ancien Théâtre italien le 2 mars 1697], s. ed., s. lieu, 1697, 29 pp. (Paris, BnF, Arsenal, GD-23225),
Il testo di questa singola non differisce sostanzialmente
da quello edito poi da Gherardi nel 1700. Gherardi opera per lo più correzioni formali,
ortografiche e grammaticali per rendere la lettura più fluida. Le varianti sono recensite nell’Apparato, pp. 61-63.
Questo fascicolo è inserito anche in Suite
du Théâtre italien, ou Nouveau recueil de comédies françaises qui ont été jouées
sur le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne, s.l.,
1697, 29 pp.
(BnF: Richelieu 8-RF-9645; R114336; 8-RF- 9646;
e BnF Tolbiac YF 5878).
Riedizioni del 700
Les Fées ou les Contes de
ma Mère l’Oye, in Le
Théâtre italien de Gherardi ou recueil général de toutes les comédies et scènes
françaises jouées par les Comédiens Italiens du Roy, pendant tout le temps qu’ils
ont été au service de Sa Majesté. Première édition
sur la nouvelle de Paris, divisée en six tomes, revue, corrigée, augmentée, et enrichie
d’Estampes en Taille douce à la tête de chaque Comédie. Avec tous les Airs qu’on
y a chantés, gravés, notés avec leur Basse continue chiffrée à la fin de chaque
Volume. Tome sixième, À Amstersdam, chez Adrian Braakman, marchand libraire près le Dam, 1701, illust., pp. 539-560.
Les Fées ou les Contes de
ma Mère l’Oye, [Dufresny e Brugière de Barante] in
Nouveau recueil de plusieurs comédies françoises qui ont été jouées sur le Théâtre italien de l’Hôtel
de Bourgogne, Rotterdam, A. Wolegank, 1720, con L’Union des deux opéras;
La Naissance d’Amadis; La Fontaine
de sapience; La Fausse coquette; Attendez-moy sous l’orme;
Le Retour de la foire de Bezons; Pasquin et Marforio, médecins des mœurs. (BnF:
Tolbiac: 16 YF -288 / Arsenal: GD-1937).
Les Fées ou les Contes de ma mère l’Oye, in Théâtre italien de Gherardi, ou le recueil
général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens
du roi, pendant tout le temps qu’ils ont été au service, enrichi d’estampes en taille
douce à la tête de chaques comédies, et des airs gravés
à la fin de chaque volume, Edition nouvelle revue avec beaucoup d’exactitude, Paris,
Briasson, 1741, vol. 6, (BnF:
Res. YF-5784).
Edizione moderna
Les Fées, ou les contes de ma mère l’Oye, in L’Age d’or des contes de fées: de la comédie à la critique. La Fée
bienfaisante et autres comédies, ed. par Nathalie Rizzoni, Julie Bloch, Paris, Champion, 2007, contiene Les Fées di Dancourt, (1699). La Fée bienfaisante è attribuita al Chevalier de la Baume (1708). La trascrizione de Les Fées di Dufresny e Monsieur B*** è realizzata a partire dall’edizione
del 1741.
Charles Dufresny[1]
Claude-Ignace Brugière de Barante
(?)[2]
Les Fées
ou
Les Contes de ma mère l’Oye[3]
Acteurs[4]
croquignollet, roi[5]
ismÉnie, fille du roi.[6] Marinette
octave, prince, amant d’Isménie
arlequin, valet d’Octave[7]
la nourrice d’Isménie
Mezzetin[8]
la fÉe, conservatrice de l’honneur
des filles. Colombine[9]
pierrot, valet de la Fée[10]
scaramouche, prince
des ogres[11]
une fÉe chantante[12]
troupe d’ogres
une nymphe changée en papillon La
chanteuse
un berger changé en lanterne Léandre[13]
un vieux changé en limaçon Mezzetin
une dame changée en pendule Colombine
La scène
est dans une caverne d’ogres.[14]
SCENE I
Pierrot,
Octave.
Pierrot conduit Octave dans un chariot volant.
pierrot Hé bien, Monsieur,
ne vous ai-je pas bien conduit? La fée qui m’a chargé de
vous mener, m’a ordonné de vous laisser ici. Vous y serez fort bien et vous n’y
manquerez que de quoi boire et manger; mais vous faites
métier de héros de roman et vous savez bien qu’il n’y a jamais eu d’étape pour la
nourriture des héros de roman. Adieu, Monsieur.
octave Adieu, mon enfant, je te remercie.
pierrot Bonsoir, Monsieur,
je m’en vas.
octave Adieu, mon enfant.
5 pierrot N’avez-vous
plus rien à me dire? Je m’en vas,
au moins.
octave Adieu, adieu.
pierrot À propos, Monsieur, ma maîtresse
m’a dit comme ça, que si vous vouliez me donner quelque chose, je ne prisse rien.
octave J’entends le français, voilà
un louis pour boire à ma santé.[15]
pierrot Grand merci, Monsieur.
10 octave Mais parle
donc, mon ami, tu dis que ta maîtresse t’a défendu de rien prendre.
pierrot Oh, c’est de la main gauche.
Bonsoir, Monsieur.
SCENE
II
Le théâtre
représente une caverne. On voit la princesse Isménie enchaînée et environnée d’ogres qui la gardent.
Octave, Isménie.
octave La fée qui m’a envoyé ici
m’a promis que j’y apprendrais des nouvelles de la princesse que j’aime; cependant je suis dans une solitude affreuse, et je n’y
découvre rien. Le peu de courage d’Arlequin et les enchantements des fées l’ont
sans doute empêché de me suivre. Mais que vois-je! Isménie enchaînée! Courons la délivrer.
Mais, par quel funeste lien me sens-je arrêté? Je ne puis
avancer.
ismÉnie (sans apercevoir Octave) Ô mort, funeste mort, ne viendras-tu
pas finir le triste cours de mes infortunes? Mais, que
vois-je, Octave? Ah! Octave, mon
cher prince, est-ce vous?
octave Ah! ma princesse.
ismÉnie Quoi! Vous n’avancez
point; mes malheurs vous inspirent-ils du mépris pour moi?
Mais vous allez être dévoré par les ogres. Voilà celui qui me garde qui s’éveille.
5 un ogre (en s’éveillant) Ah! Qu’est-ce que j’entends? Mais je
sens la chair fraîche, qu’on la saisisse. (les
ogres prennent Octave)
ismÉnie Arrêtez, barbares, arrêtez.
Que voulez-vous faire, respectez un prince que j’aime plus que ma vie.
l’ogre Allons, allons, qu’on le mène
au cuisinier, et qu’on le mette au court-bouillon; et pour
vous, Madame, si vous l’aimez tant, on vous en servira un quartier à votre souper.
(les ogres emmènent Octave)[16]
ismÉnie Ah! Cruel,
pouvez-vous...
l’ogre Bon, bon, voilà bien du fracas pour
un petit homme à demi formé. A sa place vous aurez un mari double, triple, quadruple.
Un ogre, enfin. Oh, si vous saviez ce que c’est que l’amour d’un ogre! L’Ogre mon maître vous épousera et vous serez la sultane
Ogrine.[17]
SCENE III
Arlequin, L’Ogre, Isménie, une fée.
arlequin Ohimé! Je ne sais où je suis? Je
viens de rouler de ce rocher en bas. Où trouverai-je mon maître?[18]
l’ogre Bon, bon,
voici encore de la chair fraîche. Vite, qu’on le saisisse, et qu’on le fasse embrocher
avec l’autre.
(Comme
les ogres se jettent sur Arlequin, une fée paraît qui les en empêche)
une
fÉe Arrêtez, malheureux, arrêtez.
arlequin Oui, arrêtez, arrêtez-vous
donc.
5 l’ogre (en s’en
allant) Allez, Madame
la fée, vous avez beau faire le diable à quatre, votre pouvoir expire aujourd’hui...
(les ogres et Isménie s’en vont)[19]
arlequin
Ah, Madame la fée, que je vous
suis obligé! Sans vous on m’allait embrocher. Mais ne pourriez-vous
point me dire des nouvelles de ce que je cherche?
la
fÉe Et que cherches-tu?
arlequin Je cherche mon camarade que
j’ai perdu en l’air.
la
fÉe Et qui est
ton camarade?
10 arlequin
C’est un prince de mes amis
dont je porte les couleurs.[20]
la
fÉe J’entends.
Mais que venez-vous chercher dans ces lieux?
arlequin
Hélas, j’y
viens chercher l‘honneur de mon infante,
je le demande
en vain aux échos de ces bois,
ils sont sourds
à ma voix.
Oh, ma maîtresse
était une fille prudente!
Elle l’aura perdu
sans doute sans crier,
de peur que
les échos n’aillent le publier.
Mais vous, Madame,
qui êtes-vous?[21]
la
fÉe Je suis fée de ma vacation.
Je cours le pays sans bouger d’une place; je vide les coffres
sans les ouvrir; je fais perdre la honte aux débiteurs, et la mémoire aux créanciers;
je dors tout éveillée et je me nourris d’air; mais ma principale occupation est
de voler incessamment au secours de l’honneur des filles.[22]
arlequin Et vous arrivez quelquefois un peu trop tard, n’est-ce
pas? Pour moi, je cours après celui de ma maîtresse qui
a été enlevée par un ogre.
15 la
fÉe Conte-moi un peu cette histoire-là.
arlequin Volontiers, vous allez apprendre
ses aventures. Il était un prince d’une coudée et demie de haut, qu’on surnommait
Croquignollet, à cause d’une quantité de batailles qu’il
avait gagnées à coups de croquignolles. Il avait épousé
l’infante Bichette, surnommée l’œil poché, à cause d’un coup de poing qu’il lui
donna le premier jour de ses noces. L’infante était héritière présomptive d’un royaume
que son père avait envie de conquérir. Croquignollet eut
de l’infante une fille belle comme le jour, et dont il était si raffolé qu’il passait
les jours et les nuits à la bercer, en chantant: dodo,
l’enfant dort. Car c’était le premier prince du monde, et qui avait les plus
beaux talents pour endormir les petits enfants.[23]
la
fÉe Continue,
j’ai entendu parler de cette histoire.
arlequin Il arriva qu’un jour Croquignollet, allant à la chasse aux dindons, il en prit un
par la barbe. Mais il fut tout surpris d’y voir une fée à cheval qui lui parla ainsi:
Grand
prince myrmidon,
je te jure par ce dindon,
qui ne fut onques mis en broche,
que le moment fatal approche
qu’un ogre te dérobera
ta fille, et puis, et coetera.
Qu’au prince qui la guette au
plus tôt on la laisse,
ou bien l’Ogre en aura les gants,
à moins que la jeune princesse,
pour son libérateur,
à l’âge de quinze ans,
n’ait un homme de toute pièce.[24]
la
fÉe (regardant
Arlequin) Un homme de toute pièce?
20 arlequin Oui, un homme de toute pièce.
Croquignollet, épouvanté de la prédiction de la fée, fit
enfermer sa fille dans une grande tour de fer; mais un
ogre qui en était éperdument amoureux, sachant cela, se fit faire d’abord une bague
d’une pierre d’aimant, avec laquelle il attirait la tour, et la faisait suivre après
lui comme un petit chien barbet, et prit des bottes de sept lieues pour n’être point
attrapé. Des bottes de sept lieues à un ravisseur de filles le font aller bon train.
Il y a cinq ans que nous suivons l’honneur de ma maîtresse à la piste; mais, Madame, un honneur qui chemine depuis cinq ans avec
des bottes de sept lieues, met bien des fois des lévriers en défaut.[25]
la
fÉe Je t’ai déjà dit que je protège
l’honneur des filles; mais mon pouvoir est limité, et je
ne puis le conserver que jusques à l’âge de quinze ans et six minutes, et si c’est
bien tiré.[26]
arlequin (regardant sa montre) Quinze ans et six minutes! Hélas, il ne s’en faut qu’une demi-heure que ma maîtresse
n’ait cet âge-là! L’honneur de ma maîtresse n’a plus qu’une
demi-heure à vivre, et l’aiguille avance toujours? Ah,
malheureuse Isménie!
la
fÉe Quoi? C’est la
princesse Isménie que tu cherches?
arlequin Oui, Madame.
25 la
fÉe Je t’apprends qu’elle est
dans cette caverne; que je sauverai son honneur et que
tu es l’homme de toute pièce qui doit la délivrer.
arlequin Tout de bon!
la
fÉe Je puis bien faire cela, puisque
j’ai bien pu sauver la vie au prince Octave, que j’ai changé en rocher dans le temps
qu’il allait être dévoré par les ogres.
arlequin Ah, Madame, vous m’avez ruiné! Il sera sourd à ma voix, quand je lui demanderai mes gages.[27]
la fÉe C’est une
fée plus puissante que moi, à qui je vais te présenter;
je te donnerai un habit mystérieux et une baguette enchantée pour délivrer ta princesse.
Tu la changeras en rocher quand l’Ogre voudra l’épouser, et tu lui rendras sa première
forme quand tu verras arriver une urne d’or. Mais voilà la fée.[28]
SCENE IV
Une fée
chantante et Arlequin
la
fée (chante) Con
la bellezza
l’anime vince donna
volgar.
Con
la fortezza,
io che son grande vo’ trionfar.
Arco di ciglia, laccio di chiome,
in me non hanno altro ch’il nome,
per piagar alme, e incatenar.
Con
la bellezza
l’anime vince donna
volgar.
Con
la fortezza,
io che son grande vo’ trionfar.
(Arlequin rentre avec la fée).[29]
SCENE
V
Un Ogre, Isménie, la Nourrice.
l’ogre Allons,
Madame, voilà la Nourrice qui va vous faire un conte pour endormir. Nourrice, faites-lui
un conte.[30]
la
nourrice Madame, écoutez-moi, s’il vous plaît. Il était une fois un
prince nommé Brutalin, il avait une fille qui s’appelait
Pétille. Or Pétille voulait se marier parce qu’elle en avait envie;
et elle disait toujours, tout ci tout ça, par ci par là, je suis déjà grande, ma
mère le fut, je voudrais bien l’être. Or Brutalin avait
pris la principauté d’un autre prince qui s’appelait Bonbenin
Bonbenest Bonbeninguet. Bonberninguette, sa femme, en fut si fâchée qu’elle en mourut
de douleur en accouchant, et Bonbeninguet prit le poupard
entre ses bras, et s’en alla dans un bois en pleurant. Il y trouva une vieille fée
qui lui dit en marmottant: Bonbenin
Bonbenest Bonbeninguet, donne-moi
ton poupard, et dans neuf mois d’ici, je te ferai trouver ta principauté, une belle
fille, et ton poupard encore avec. Bonbeninguet lui donna
le poupard, et la fée le rendit si petit, si petit, qu’elle le fit entrer dans un
œuf de poulette par le trou d’une aiguille, et puis elle porta cet œuf à la belle
Pétille en lui disant: Ma belle Pétille, prends cet œuf
de poulette, et porte-le neuf mois en ton sein sans le casser; quand tu l’auras
porté neuf mois dans ton sein, tu t’en iras dans le jardinet de ton père, et tu
chanteras ce refrain.
Plutôt que plus tard
Pétille veut l’être,
plutôt que
plus tard.
Si bien donc que Pétille s’en
alla dans le jardinet de son père chanter Plutôt que
plus tard Pétille veut l’être, Plutôt que plus tard. Et Brutalin
son père qui était à sa fenêtre, disait de son côté:
Vaut mieux tard que jamais
dans
cent ans tu auras le Benest,
vaut
mieux tard que jamais.
Or Brutalin fit un grand
bal où il convia tous ceux qui la demandaient en mariage. La fée
y amena Bonbeninguet déguisé en invisible;
et la première chose qu’il fit fut d’aller batifoler à l’entour du sein de Pétille,
qui se mit à dire: Fi donc, ôtez-vous de là, arrêtez-vous, vous casserez mon œuf.
Tant y a que l’œuf cassa et une coquille piqua le sein de Pétille qui se mit à crier: ahi, ahi, ahi! Et le poupard en sortit, qui cria de son
côté: eh, eh, eh, eh (Il contrefait les cris d’un enfant).
Les épouseurs dirent tous: Je n’en veux plus, je n’en veux
plus. Brutalin rendit le royaume à Bonbeninguet qui reconnut le poupard, et épousa Pétille. On
rit, on dansa, et Bonbeninguet chanta cette chanson.
Bonbeninguet
a dit: le poupard est à moi.
Les railleurs ont dit: ah, ah, ah, je le crois!
Messieurs les railleurs pareil
cas vous est hoc,
et
pis encore,
car
tel de vous voit l’œuf éclore
dont
il ne fut jamais le coq.[31]
SCENE VI
Le grand
Ogre, Isménie.
Plusieurs
ogres qui les accompagnent.
le grand ogre Bonjour, ma mignonne. Il faut
que je t’épouse ou que je te dévore. Choisis.
ismÉnie Quel choix!
le grand ogre Mariage, ou carnage, carnage.
ismÉnie Si tu
n’as point d’égards pour la pitié, du moins respecte l’amour.
5 le grand ogre L’amour! Ah, ah,
l’amour! Je frissonne d’amour;
mais j’enrage de faim. Si tu veux je serai un ours affamé, un tigre en fureur, ou
bien un bichon caressant, un petit mouton.[32]
ismÉnie Ah,
je n’ai point d’autre choix à faire, dévore-moi, monstre horrible.
le grand ogre Tu me trouves horrible! Eh, de grâce, trouve-moi
beau! Ah, si tu te connaissais en grimaces:
tiens, (il fait des grimaces) mes yeux, mon nez, ma bouche, ce ton de voix
moelleux. Admire ma force, admire mon agilité. (il
danse)
(D’un
coup de massue, il jette plusieurs ogres à terre, Isménie
prend la fuite. Comme l’Ogre la poursuit, Arlequin
survient avec la baguette enchantée, et la change en rocher)[33]
SCENE
VII
Arlequin,
Isménie et Octave, changés en rocher.
arlequin
Voilà mon maître et la princesse,
tous deux changés en rochers. Ah! Qu’ils sont bien en état
de se faire l’amour à présent! Allons, contez-vous donc des douceurs, allons donc. (il chante)
Rochers,
vous êtes sourds et plus froids que citrouilles,
et sans vous approcher vous demeurez ici.
Huit
jours après l’hymen vous serez froids aussi
et vous n’aurez de feu que pour vous chanter
pouilles.
Je
voudrais bien leur rendre leur première figure, mais je ne le
puis faire que quand je verrai une urne d’or, à ce que m’a dit la fée. (une urne d’or sort de dessous le théâtre) Ah! Voilà
justement l’urne. Allons. (il donne un coup de
baguette, et Octave et Isménie reprennent leur première
figure)[34]
octave Ah, ma princesse!
ismÉnie Ah, mon prince.
arlequin Vite, vite, mariez-vous pendant
que la tendresse est toute chaude.
5 octave Mais il
faudrait le consentement du roi Croquignollet son père.
arlequin Eh, mariez-vous
toujours, le consentement viendra ensuite. Mais voilà justement Monsieur Croquignollet lui-même. (Croquignollet
armé sort de l’urne)
ismÉnie C’est mon père.
arlequin Monsieur Croquignollet, ces deux amants vous attendent pour donner votre
consentement à leur mariage.
croquignollet (chante)
Le conseil
d’un vieux barbon
est toujours bon
est toujours bon.
Mais
en fait de mariage
une fille de votre âge,
en sait plus, ma foi,
qu’un père comme moi.[35]
10 arlequin Puisque
voilà le consentement, réjouissons-nous. Je m’en vais changer cette grotte en un
palais magnifique, le palais des fées.
(Arlequin
donne un coup de sa baguette, et le théâtre se change en un palais magnifique. On
y voit une pendule, un limaçon, un papillon, une lanterne)
arlequin Tout ce que vous voyez là, ce sont des gens que les fées ont métamorphosés pour se divertir, mais je m’en vais leur rendre
leur première forme.
(Arlequin
frappe une seconde fois de sa baguette, et le papillon devient une nymphe, la lanterne
un berger, le limaçon un vieillard et la pendule une dame)
arlequin Eh bien,
vous qui étiez papillon tout à l’heure, contez-nous un peu la raison pourquoi les
fées vous avaient ainsi métamorphosée.
la nymphe (chante)
Un
jeune inconstant
brûlait pour moi
d’une flamme nouvelle.
Son
feu me parut si brillant
que je fus légèrement
me brûler à la chandelle.[36]
arlequin Tout papillon
qui se laisse attirer
à la lueur d’une chandelle
a beau voler, tourner, virer,
tôt ou tard
il en a dans l’aile.
Mais vous, voudriez-vous bien
nous dire par quelle raison on vous avait changé en lanterne?[37]
15 le berger La
fée qui m’a ainsi métamorphosé avait de la bonne volonté pour moi, je crus qu’il
fallait filer le parfait amour, je débutai par les soupirs, les soins, les respects,
enfin je m’amusai à lanterner l’amour. La fée fut si rebutée de mon lanternage romanesque, qu’elle me changea comme vous avez vu.[38]
arlequin Le lanternage
des amants
lanterne
fort l’oreille aux femmes de bon sens;
il
faut mener tambour battant
Une beauté moderne:
pour
entrer la nuit chez elle sans lanterne,
il
faut, sans lanterner, parler d’argent comptant.
le berger (chante)
Il ne faut point lanterner,
en
amour aimons à la moderne,
qui
s’amuse à la baliverne
n’est bon qu’à
berner,
il
ne faut point lanterner.
Et lorsqu’une bergère
aimable
nous
donne un moment favorable,
il
ne faut point lanterner,
il
ne faut point lanterner.[39]
arlequin Et vous qui gardez encore
quelque chose du limaçon que vous étiez tout à l’heure, contez-nous votre aventure.[40]
le vieillard (chante)
Vieux et bossu
je
voulus
avec
la jeune fée ébaucher l’aventure.
Elle en eut le frisson,
voyant
mon encolure,
et
d’un froid limaçon
me
donna la figure.
Tout limaçon que
j’étais
je
voulais
la
voyant gentille,
rire
et folâtrer,
elle
me fit rentrer,
dans
ma coquille.[41]
20 arlequin
Oh, vous n’êtes pas le premier limaçon
qu’on a fait rentrer dans sa coquille, après lui avoir fait montrer les cornes.
Mais vous, Madame la pendule, pourrait-on savoir votre histoire?[42]
la dame C’est une
fée de mes voisines qui me changea en pendule, parce que ma conduite était trop
bien réglée.
arlequin Ce trop
bien n’est pas dans la nature.
la dame Oh, Monsieur,
c’est une chose avérée. Toutes mes voisines se réglaient sur moi, et on m’appelait
la pendule du quartier, parce que tout était si bien ordonné chez moi, qu’on n’y
perdait pas un moment, et que le jeu, la conversation galante, et les autres occupations
des femmes se succédaient régulièrement.
arlequin Le jeu et
la conversation galante faisaient partie de vos occupations sérieuses?
À quoi passiez-vous donc vos heures de récréation?
25 la dame Tout
était si bien distribué, qu’on ne s’ennuyait jamais. Toutes les heures étaient marquées
sur mon Agenda de coquetterie, l’heure du joueur, l’heure du musicien, l’heure
du bel-esprit...[43]
arlequin L’heure
du berger? Mais dites-moi, comment marquiez-vous l’heure
des importuns, car les importuns sont des animaux qui viennent à toutes les heures?
la dame Ah, Monsieur,
on ne saurait trop importuner une femme d’esprit. Elle se sert de l’un pour chasser l’autre, et elle tire de chaque
caractère d’homme tout ce qu’on peut tirer. Elle oblige, par exemple, ce fade adorateur
qui ne sait dire que gano et sans prendre,
à perdre son argent contre ce galant mal aisé qui en sait faire un meilleur usage; et quand la reprise d’hombre
est finie, il faut bien que le sot cède le terrain au bel-esprit.[44]
arlequin J’entends. C’est-à-dire que
les amants se succèdent chez vous comme les heures dans les pendules. Et comme un
clou chasse l’autre, le jeune héritier commence là où la dupe ruinée finit. Ceux
qui paient la collation sont relevés par ceux qui la mangent, et quand le colonel
entre par la porte, le sous-traitant sort par la fenêtre. Voilà assurément une belle
police. Vous êtes une pendule à répétition. Vous sonnez à toutes les heures; mais vous sonnez très irrégulièrement. Voici la fée qui
vient mener le branle.[45]
la
fÉe (chante)
Tout dans
la nature
change de figure,
quand nous commandons,
en faisant tac, tac, avec nos baguettes,
nous changeons
les vieilles coquettes
en jeunes tendrons.[46]
30 la dame
(chante)
Sans
être sorcières,
en mille manières
nous
nous transformons.
Sans
faire tac, tac, nous autres coquettes,
nous changeons
de simples grisettes
en riches jupons.[47]
le
vieillard (chante)
Malgré
nos grimaces,
nos rides, nos glaces,
souvent nous charmons.
En
faisant tac, tac, en belles espèces,
nous changeons
les fières tigresses
en petits moutons.
arlequin (chante)
Pour
vous satisfaire
de toute manière
nous nous déguisons.
Et
faisant tac, tac, par nos fariboles,
nous changeons
en bonnes pistoles
nos gaies chansons.[48]
Fin de la comédie[49]
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augmentée, et enrichie d’Estampes en Taille douce à la tête de chaque Comédie.
Avec tous les Airs qu’on y a chantés, gravés, notés avec leur Basse continue
chiffrée à la fin de chaque Volume, A Amstersdam,
chez Adrian Braakman, marchand libraire près le Dam,
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[1] L’identità
di Monsieur Du F*** è oggi chiaramente delucidata
(cfr. ARPREGO, Emanuele da Luca, Lucie Comparini, La Précaution inutile, 2014; Stéphane Miglierina, Les Mal-assortis, 2016; Arianna
Fabbricatore, L’Union des deux opéras,
2016), e la bibliografia in merito, a cominciare dallo studio di François Moureau, Dufresny, auteur dramatique (1637-1724), Paris, Klincksieck, 1979,
che lo definisce come un «ardente difensore dei Modernes, spirito generoso e libero». Scrisse la prima commedia nel
1692, Le Négligent per la Comédie-Française; e
nel 1692 anche L’Opéra de campagne per la Comédie-Italienne, colla quale
collabora poi fino al 1697. Per il Théâtre italien scrive
cinque pièces da solo (L’Union des
deux opéras, Les Adieux des officiers, Les Mal-assortis, Le Départ des
comédiens et Attendez-moi sous l’orme), quattro con Regnard (Les
Chinois, La Baguette de Vulcain, La Foire St Germain et Les Momies
d’Egypte), e due con Monsieur B***
(Pasquin et Marforio, Les Fées).
[2] L’identità
di Monsieur B*** è invece ancora soggetta a esitazioni. Si esita tra
Claude-Ignace Brugière de Barante (1650- 1745) e Louis Biancolelli (1666-1729). Il primo è
un avvocato nato a Riom in Auvergne, venuto a Parigi a 27 anni, e introdotto
presso i comici da Lesage, Furetière e Regnard. Nel 1694,
Brugière de Barante avrebbe scritto sotto la falsa identità di Georges
Pélissier un libro intitolato Observations sur le Pétrone trouvé à Belgrade en 1688, imprimé à Paris en 1693, con
una Lettre sur l’Ouvrage et la personne
de Pétrone, Paris, Posuel, 1694. È mensionato da Goujet nella sua Bibliothèque française (Tome VI, p. 205). Questo
libro è stato ripubblicato recentemente sotto il nome di Claude Ignace Brugière
de Barante, da Kessinger’s rare reprints, 2009, 218 pp. François Nodot, autore di
un falso Supplément au Satyricon de
Pétrone, fondato sul manoscritto di Petronio ritrovato a Belgrado nel
1691-1693, aveva risposto con una Contre-critique
de Pétrone ou Réponse aux observations sur les fragments retrouvés à Belgrade
en 1688, avec la Réponse à la Lettre sur l’ouvrage et sur la personne de
Pétrone, Paris, Cusson et Witte, 1700, dove accusava Monsieur B*** di
plagio: «[il] n’a pas travaillé sur son fond et a dérobé tout ce discours à M.
de Saint-Evremond». Dopo Les Fées,
nel 1698, Brugière de Barante ha pubblicato raccolte di poesie francesi dei
secoli XVI-XVII, Recueil d’épigrammes
des poètes français de Marot jusqu’à présent (riedizione
nel 1700). E forse
anche una riscrittura della favola di Psiche a partire da Apuleio. A Parigi, il
giovane Brugière de Barante ha frequentato Jean-Baptiste-Henri de Valincourt,
amico di Racine al quale succede all’Académie Française nel 1699, e di Boileau
che gli dedica la Satira 11, Sur le vrai et le faux honneur, e del
quale Valincourt pubblica l’integrale delle Satire
nel 1713. Dopo il 1697, e la chiusura del teatro, Brugière ritorna a Riom,
riprende la professione di avvocato, e raggiunge a quel momento il consiglio
del movimento giansenista in lotta contro la politica antigiansenista del
cardinal de Fleury, precettore del re Luigi XV. Sulla
famiglia Brugière de Barante, cfr. il commento a Sainte-Beuve, Historiens
modernes de la France. III. M. de Barante, in «Revue des deux mondes»,
période initiale, tome 1, 1843, pp. 917-935.
Luigi
Biancolelli è il figlio maggiore di Dominique, il grande Arlequin morto nel
1688 e sostituito da Gherardi, e il fratello di Pierre-François Biancolelli,
futuro Arlequin di successo nella nuova Comédie-Italienne dopo il 1717. François
Moureau nello studio su Dufresny e più recentemente Nathalie Rizzoni, nella sua edizione de Les Fées (Bibliothèque des
génies et des fées. Les fées
entrent en scène), come pure Emanuele De Luca e
Lucie Comparini (cfr. ArpreGo 6, 2014), adottano senza esitazione l’identità
Brugière de Barante. Camilla Cederna (ArpreGo 18, 2018), per la Fausse Coquette del 1694, ricusa invece
l’attribuzione a Barante a causa delle sue affinità col partito giansenista,
che sarebbe, secondo lei, poco coerente colla difesa della donna e la critica
dell’istituzione matrimoniale presente in detta commedia. Da parte sua, Anna Sansa (Arprego, 5, 2014-2020),
preferisce l’anonimato totale per Arlequin
misanthrope del 1696, attribuito, nella raccolta di Gherardi, a Monsieur de B***. Secondo lei, l’identità di
Brugière de Barante è attestata solo da una nota a matita portata su
un’edizione del 1697 (presso H. Lamblin), e anche su un’edizione del 1696
(s.l., s.ed.) (Arsenal, GD 5501) L’attribuzione a Luigi Biancolelli si trova in
H. C. Lancaster, A History of French dramatic literature,
Paris, 1940, tome 4. Per quanto riguarda Les Fées l’esitazione è possibile, se consideriamo la
nota manoscritta, a matita, sulla copertina della prima edizione de Les Fées, del 1697 (edizione separata,
s. l., s. ed.), conservato alla Biblioteca dell’Arsenale, Parigi, cfr. Nota al testo. La nota, a dire il vero,
è poco chiara. La prima parte precisa «par
Rivière et Brugière de Barante», e introduce poi una parentesi poco
leggibile che mensiona Biancolelli associato a Dominique «le dit (?) et par Biancolelli di (?) Dominique». Christelle Bahier Porte, nella «Liste chronologique des
pièces citées» (https://doi.org/10.4000/feeries.513) che chiude il volume da lei diretto, Fééries,
4, 2007 (Le Conte, la scène; https://doi.org/10.4000/feeries.223), interpreta diversamente questa nota nella cronologia dei testi citati,
suggerendo che fu recitata da Dufresny e Biancolelli-fils, prima di essere data
alla Comédie-Italienne: «1697. Les Fées ou Les Contes de ma mère l’Oye, Dufresny [et
Brugière de Barante], pièce donnée en société, et jouée par Dufresny et le
comédien Biancolelli-fils, puis reprise à la Comédie-Italienne», senza
precisare però la fonte di questa informazione su una recita anteriore al 2 di
marzo.
Occorre
forse sottolineare qui che nei volumi della raccolta (sia nella princeps del
1700, sia nelle riedizioni di Amsterdam, 1701, poi di Parigi nel 1741),
esistono due abbreviazioni molto simili: Monsieur de B*** (Arlequin défenseur du beau sexe, 28 mai 1694; La Fontaine de Sapience, 8 juillet 1694;
Arlequin misanthrope, 22 décembre
1696), e Monsieur B*** (La Fausse Coquette, 18 décembre 1694; Le Tombeau de Maître André, 29 janvier
1695; La Thèse des dames ou le triomphe
de Colombine, 7 mai 1695); Pasquin et
Marforio, 3 février 1697; Les Fées ou
les contes de ma mère l’Oye). Nel primo caso, la presenza della
preposizione de, propria dei nomi dell’aristocrazia, rende dubbia
l’attribuzione a Biancolelli-figlio.
[3]
Sulla questione del titolo e del sottotitolo, cfr. Introduzione, pp. 19-20.
[4] Si
può notare che Michelangelo Fracansani, che recitava la parte di Polichinelle,
non è incluso nella distribuzione.
[5] La
parte del vecchio re Croquignollet, è assunta da Marc-Antoine Romagnesi che recitava le parti del Dottore, ma era stato a
lungo Cinthio, Innamorato (Duchartre, Commedia dell’arte et ses enfants,
cit., p. 93). Una lite lo oppose nell’agosto 1694, a Giovan Battista
Costantini, fratello di Mezzetin, per la commedia, Le Départ des comédiens, dove Costantini sostituì Romagnesi nella
parte dell’Innamorato, sotto il nome di Octave, che ritroviamo ne Les Fées.
[6] Nella
lista degli attori, Isménie, rinvia esplicitamente a Angélique Toscano, registrata come Marinette sin dal 1675.
Essa recita anche la parte dell’Innamorata sotto il nome di Angélique. È la sposa di Giuseppe Tortoriti, che recita Pasquariel, poi Scaramouche
(cfr. infra), ed è madre di due
figlie, Angélique-Catherine e Marie-Angélique. Si conserva una immagine di
Marinette, in abito nero elegante, con un velo nero sul capo e un fazzoletto in
mano, cioè come personaggio tragico, eseguita da Bernard Picart (https://picryl.com/media/toscano-angelica-da0d0f?zoom=true).
[7] La
parte di Arlequin, servo di Octave, è assunta da Evaristo Gherardi, che aveva sostituito Domenico Biancolelli nella parte di Arlequin nel
1692, dopo la breve parentesi dell’Arlequin Angelo Costantini. Questi reciterà
poi la parte di Mezzetin.
[8] Mezzetin era quasi un doppio di Arlequin, mezzo valet e mezzo avventuriere. Appare sotto questo nome sin dall’
ottobre 1683, nell’Arlequin Protée di
Fatouville, viaggia poi in Germania e in Polonia. Fu elogiato da La Fontaine, e
un suo ritratto di Van der Meulen precisa come la natura
l’aveva dotato di tutti i doni della metamorfosi: «La nature l'ayant pourvu/des
dons le la métamorphose/qui ne le voit n'a rien vu/ qui le voit a vu toute
chose». Si capisce perché cominciò come Protée, e perché ne Les Fées, assume la parte della Nutrice.
E del Vecchio trasformato in coclea (cfr. Introduzione,
p. 12).
[9] Colombine,
ossia Catherine Biancolelli, recita la parte della fata conservatice dell’onore
delle donne. Aveva fatto i suoi debutti sulla scena degli Italiani nel ottobre
1683, insieme alla sorella Françoise Marie Apolline.
Colombine assume anche nel finale la parte della Dama ben regolata trasformata
in orologio a pendolo. Su questa doppia parte, cfr. Introduzione, pp. 37-38.
[10] La
parte di Pierrot era assunta da Jean-Joseph Giaratone o Gératone.
[11] Jean-Joseph
Tortoriti che recita il principe degli Orchi in quanto Scaramouche, aveva
sostituito Tiberio Fiorilli in questa parte nel maggio 1694. Fiorilli era morto
nel dicembre precedente, all’età di 86 anni. Tortoriti avevo debuttato nel 1685
nella parte del Capitan, poi in quella di Pasquariel. Nel 1697, dopo la
cacciata, ottenne l’autorizzazione di restare in Francia e di praticare la sua
professione ma solo a più di trenta leghe da Parigi. Fu l’unico, a quel
momento, a credere alla sopravvivenza di una compagnia italiana a Parigi.
[12] La fata
cantatrice è recitata da Elisabeth Danneret, o Daneret secondo Duchartre,
moglie di Gherardi, chiamata familiarmente Babette la chanteuse. Era una
bravissima cantatrice lirica, che dopo il 1700 fu accolta nella troupe
dell’Académie de Musique. È anche nella lista degli attori de Les Fées, désignata come La
chanteuse, e assume la parte della
ninfa cambiata in farfalla nel finale (su questa doppia parte, cfr. Introduzione,
p. 30).
[13] Léandre, che interpreta il
pastore trasformato in lanterna, nell’ultima
scena, era Charles-Virgile Romagnesi de Belmont, secondo Innamorato, che aveva
fatto i suoi debutti nell’agosto 1694. Era il figlio maggiore di Marc-Antoine
Romagnesi (cfr. supra), ed è il
marito di Anne-Elisabeth Costantini. Cfr. François et Claude Parfaict, Mémoires pour servir à l’histoire des
spectacles de la Foire, t. 1 (1697-1721), Paris, Briasson, 1743.
[14] Caverne
d’ogres:
questo luogo orrido appare già ne La Baguette de Vulcain di Regnard et Dufresny: «Grotte obscure
défendue par un géant d’une énorme grandeur couché à l’entrée de la caverne»
(cfr. Le Théâtre italien ou recueil de
toutes les scènes françaises qui ont été jouées sur le Théâtre italien de
l’Hôtel de Bourgogne, Genève, Dentand, 1695, pp. 464 e ss., nonché La Baguette de Vulcain, janvier 1693, TI
1700, tome IV, p. 201).
[15] un louis: il louis una moneta d’oro che
aveva corso negli anni 1640 fino al 1792. Il valore era da 16 a 24 livres secondo il mercato. Pierrot
chiede quindi comicamente una enorme gratificazione, giacché equivalente al
salario mensile di un servo.
[16] court-bouillon: è l’acqua nella quale si fa cuocere il pesce (o la carne), con aggiunta di
aceto, o vino bianco, sale, pepe, garofano, alloro, cipolle, carotte, timo,
aglio e prezzemolo. Può servire per varie cotture, finché è fresco.
[17] sultane Ogrine: parola inventata, che designa comicamente la sposa dell’orco, con
allusione alle fiabe orientali che cominciavano anche a circolare.
[18] Ohimé: in italiano nel testo, colla h. È la classica interiezione tragica di
lamento, molto presente nei libretti d’opera. Registrato nel Dictionnaire comique, satyrique,
critique, burlesque libre et proverbial, Philibert Joseph
Le Roux, nouvelle édition augmentée, Amsterdam, Zacharie Chastelain, 1750, t.
2, p. 146: «Oimè: interjection
qui marque de la surprise, de l’étonnement, et quelque fois de la douleur et de
l’embarras; Théâtre italien, Arlequin
Misanthrope, Acte I, sc. 1». Non si tratta,
come si trova in una recente edizione in linea della commedia di una
«alterazione di Hom, che è interiezione di dubbio e di esistazione» (cfr.
Théâtre classique, http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/BARANTEDUFRESNY_FEES.xml.
[19] faire le diable à quatre: fare rumore e muoversi come un quartetto di diavoli, fare disordine, e
rompere utensili. Si dice anche per irritarsi fortemente, incollerire, fare il
cattivo. (Dictionnaire comique, satyrique, critique, cit., t. 1, p. 99). Equivale a Faire carillon, fare
molto rumore, eccitare e arrabbiarsi.
[20] un prince de mes amis dont
je porte les couleurs: Arlequin si alza al
livello del suo padrone, parlandone prima come di un «camarade», cioè compagno
(3.7), poi addiritura come di un amico, anche se dice che «porta i suoi
colori», cioè la sua livrea.
[21] J’y viens
chercher l’honneur de mon Infante: l’infanta è la
figlia di un principe regnante. Ci sono varie infante nel testo, che alludono
diversamente alla famiglia reale, e più particolarmente a Madamigella d’Orléans
e a Mme de Maintenon (cfr. Introduzione,
pp. 34-38).
[22] Je suis fée de ma vacation: equivale a fata di professione,
che esercita contro moneta. La vacation è un tempo di lavoro, un
servizio reso contro salario, spesso puntualmente, per una breve durata. Un
artigiano è considerato un «homme de vacation».
[23] une coudée et demie: misura corrispondente pressapoco a 50 centimetri. Il re era quindi alto
75 centimetri. ♦ Croquignolles:
si dice di un colpo leggero dato con l’indice, ripiegato sul pollice e liberato
briscamente. Cfr.
Dictionnaire comique, satyrique: «Croquignolle:
signifie presque la même chose que nasarde ou chiquenaude, à la réserve que la
croquignolle s’applique sur le bout du nez sur le tendon qui est entre les deux
trous et cause beaucoup plus de mal que la chiquenaude», cit., t. 1, p. 171. E Dictionnaire de l’Académie
Française, t. 1, p. 282. Il nome è registrato con doppia l. «croquignoles» con una sola l è oggi un
biscotto croccante. ♦ Bichette: nomignolo affettuoso costruito su biche (cerva), con allusione forse a Madame de Maintenon (cfr. Introduzione, p. 39). Questa figura di
infanta sborgnata dal marito la notte delle nozze potrebbe anche rinviare alla
figura di Catherine Bélier, detta Cateau la borgnesse (1614-1680),
cameriera e confidente della regina Anna d’Austria, madre di Luigi XIV, da lei
scelta per sverginare il giovane re in età di circa quindici anni. Era guercia,
con un occhio di vetro. Il giovanissimo re la frequentò per un paio d’anni. Fu
poi ricompensata per i suoi servizi e acquistò, con suo marito, Pierre
Beauvais, il celebre Hôtel de Beauvais, situato a Parigi nel quartiere del
Marais. Così la primissima e l’ultima amante del re venivano collegate in
questo personaggio, in modo certo provocatorio nei confronti della famiglia
reale. ♦ raffolé: derivato da ‘fol’, cioè ne andava pazzo.
[24] à la chasse aux dindons: l’allusione comica di Croquignollet che va alla caccia al tacchino
potrebbe essere anche un’allusione a Boileau, l’avversario di Perrault nella Querelle desAnciens et des Modernes, e
alla sua incapacità sessuale, provocata in giovinezza da una malattia curata
male (la malattia della pietra), che i suoi avversari attribuivano buffamente
alla morsura di un’oca o di un tacchino che lo avrebbe aggredito nell’infanzia.
È l’interpretazione avanzata da Marc Soriano, nella sua Introduction à l’édition des Contes de Perrault, Paris,
Flammarion, 1991, p. 24. Sarebbe forse da riallacciare anche con l’espressione
«homme de toute pièce», applicata all’onnipotente Arlequin (cfr. infra, Homme de toute pièce). ♦
Grand prince myrmidon: allude a un popolo greco di Tessalia, che partecipò alla guerra di Troia
sotto la condotta d’Achille. All’origine, racconta Ovidio nelle Metamorfosi, sono un popolo di formiche
piccolissime, trasformate poi in uomini e donne; cioè questo couplet allude anche ironicamente alla
statura del re nano. Così nel Dictionnaire
comique, satyrique, cit., t. 2, p. 117: «Mirmidon: métaphore pour dire un homme
très petit, un nain». ♦ onques: ovvero scritto onc,
equivale a mai ♦ en aura les gants:
otterrà per primo i favori della damigella, cioè le toglierà la sua virtù. Dictionnaire
comique, satyrique, cit., t. 2, p. 4: «Avoir les gants:
manière de parler, qui signifie avoir le pucelage d’une personne, en obtenir le
premier les faveurs […] Dans le même sens on dit d’une fille qu’elle a perdu
ses gants». Allusione alla fase finale corteggiamento, e ai guanti
come protezione, e per estensione alla reticella protettrice della verginità
della giovane. Togliere i guanti alla donna, significherebbe metaforicamente
rompere la reticella nel primo rapporto sessuale. ♦ Qu’au prince qui la guette au plus tôt on la laisse: allusione a Mademoiselle, che
sperava di essere maritata secondo il suo rango e fu data in sposa al duca di
Lorena (cfr. Introduzione, pp. 33-35). ♦
Homme de toute
pièce: quest’espressione è ricca di sensi. Applicata ad
Arlequin, potrebbe alludere, a un primo livello, alle pezza di vari colori che
sono la caratteristica del suo abito tradizonale. A questo si sovrappone il
senso guerresco di «pièce» alludente all’armadura del guerriero: l’«homme de
toute pièce» è il cavaliere antico rivestito dalla sua corazza, cioè un
guerriero di un solo pezzo. Da questo significato concreto, si raggiunge l’idea
di un uomo dal carattere intero, integro e intransigente, che non si lascia abbattere.
Si passa anche a un significato più fisico e sessuale, di «homme entier», con
tutti gli attributi sessuali necessari a soddisfare la donna. Dufresny usa un’espressione ambivalente simile ne Les Chinois, III. 4, in cui Arlequin,
che appare andicapato come «capitaine,
avec une jambe de bois», prompone ad Isabella di sposarla, e lei, restia,
gli risponde che preferirebbe «un homme tout entier». Il padre di Isabella,
Roquillard, gentiluomo della
campagna, sostiene cautamente la posizione della figlia davanti ad Arlequin,
molto offeso dalla risposta: «Elle a raison il lui faut un homme tout entier. Un
homme n’est déjà pas trop pour une femme, il n’en faut rien supprimer».
[25] chien barbet: razza di cane piuttosto basso, con pelo abbondante e riccio, che serviva
spesso per la caccia all’anatra. ♦ Cinq
ans: è forse un’allusione alla durata della guerra. Mademoiselle aveva dodici anni quando scoppiò la guerra della Lega
di Augsbourg.
[26] si c’est bien tiré: nel migliore dei casi, se la conclusione è stata ben prevista. Tirer equivale qui a concludere, tirare le conseguenze, ottenere qualchecosa. Espressione estesa:
«Tirer pied ou aile d’une affaire: c’est en tirer quelque profit, d’une manière
ou d’une autre» (Dictionnaire comique,
satyrique, cit., t. 2, p.
296).
[27] quand je lui demanderai mes gages: Questa battuta di Arlequin riprende la celebre battuta
di Sganarelle allá fine del Dom Juan di Molière, dopo la disparizione
del suo padrone nelle fiamme infernali: «Mes gages, mes gages!» (V,6), di cui
la fonte è da ricercare nelle versioni italiane del Burlador de Sevilla,
di Tirso de Molina (1630): quella di Cicognini (Il convitato di pietra,
Venezia, s.d.), e nelle note di Domenico Biancolelli, celebre Arlequin della
Comédie-Italienne, che scrive a proposito della sua recitazione del suo Festin
de Pierre: «Je fais mes lazzi de
désespoir et dis en mauvais latin qu’avant qu’il meure tout à fait, il se
ressouvienne de mes gages» (cfr. Gambelli, Arlecchino a Parigi, cit., t.
II, Lo scenario di Domenico Biancolelli, p. 119). Questa citazione
nascosta può appoggiare l’ipotesi di un intervento di Biancolelli-figlio nella
scrittura de Les Fées (cfr. supra, Commento, pp. 65-66). Deve anche essere
collegata alla questione della censura teatrale contro la quale i comici
battagliavano (supra, Introduzione, pp. 13-14), se si considera
la polemica che il testo di Molière aveva suscitato dopo la prima
rappresentazione nel
febbraio 1665 al Teatro del Palais-Royal, il conseguente divieto di
pubblicazione e di rappresentazione, la versione rimaneggiata da Thomas
Corneille (Le Festin de Pierre, 1677), e la censura ancora applicata al
testo nelle prime edizioni, in particolare quella del 1682 (Dom Juan ou le
Festin de Pierre, in Œuvres posthumes, t. VII delle Œuvres de
Monsieur de Molière, Paris, Barbin, 1682),
dove quella battuta fu soppressa. Proprio nel 1696,
nell’opera sopracitata, Hommes illustres qui ont paru en France pendant
ce siècle,
Charles Perrault registra «Jean Baptiste Poquelin, dit Molière» (p. 79), e
evoca Le Festin de Pierre «pièce imitée sur celle des Italiens du même
nom», (p. 80).
[28] c’est une fée plus puissante
que moi: Questa fata strapotente, che poi canta un’aria italiana
sulla fortezza delle donne, potrebbe essere una allusione a Mme de Maintenon,
il messaggio dell’aria è molto chiaro: oppone la donna «volgar», cioè borghese
che cerca di sedurre e dominare con la «bellezza», cioè coll’apparenza, mentre
la fata strapotente esalta la fortezza dell’anima per vincere gli altri. Sulla
questione della fiaba al femminile, e le rivendicazioni di uguaglianza tra le
donne (cfr. Introduzione, p. 27).
[29] Io che son grande: grande qui non vuole dire di
statura alta, ma allude alle donne dell’aristocrazia. In francese, les Grands sono i membri della famiglia
reale o delle famiglie dell’aristocrazia più anziana.
[30] Voilà la nourrice: la nutrice è interpretata da Mezzetin. La parte della nutrice è sempre
una parte in travesti, quindi comica,
secondo l’uso del tempo, specialmente nella opera in musica. ♦ Un conte pour endormir: allusione
diretta alla Querelle des fées, e
alla futilità delle fiabe (cfr. Introduzione,
pp. 23-25).
[31] Pétille voulait se marier: allusione a Mademoiselle, dedicataria dei Contes de Perrault, figlia di Monsieur e della principessa Palatina
(cfr. Introduzione, pp. 16 e 31).
♦Brutalin: nome parlante, che
rinvia a Luigi XIV, alla sua politica di espansione territoriale e alla
conseguente guerra di Nove anni (cfr. Introduzione,
pp. 29-30). ♦ aiguille:
equivale ad ago, sia per cuccire, sia per un’orologio. ♦ Neuf mois
dans ton sein: durata esatta della gestazione del feto umano, che
sottolinea il carattere pseudo-scientifico e parodico del racconto ♦ Bonbeninguet prit le poupard entre ses bras:
poupard è parola commune e familiare
per parlare di un bambino piccolo ancora nelle fascie cioè neonato. Allusione
alla questione del parto della moglie del re Giacomo II, protetto da Luigi XIV,
e alla legittimità del Principe di Galles, contestata (cfr. Introduzione, p. 33). ♦Prends cet œuf de poulette: sulla
questione della natura del feto, c’erano delle discussioni delle quali rende
conto «Le Mercure galant», febbraio 1697, pp. 240-248, prima della notizia
delle pubblicazioni serie di Perrault (cfr., Introduzione, p. 23, n. 50). Il «Mercure» si sofferma anche
lungamente su una maternità straordinaria, raccontando con abbondanza di
dettagli il difficile parto di una donna, per altro morta durante questo parto,
che ha povocato poi discussioni appassionate sulla questione della natura del
feto: «le fœtus est-il formé d’un œuf ou de la semence?», si interroga il
giornalista (ivi, p. 238). Questo non può non ricordarci l’invenzione ridicola
della falsa maternità di Pétille e dell’uovo di gallina minusculo che la fata
le inocula dopo aver ‘ridotto’ il neonato, uovo che poi si rompe per far
rinascere il bambino. ♦ Batifoler:
muoversi con leggerezza e senza scopo intorno ad una persona, o nella natura,
salticchiando e ballando, come fanno i bambini. ♦Hoc: si riferisce a un gioco di carte, che ha dato questa espressione
proverbiale: cela lui est hoc (Dictionnaire comique, satyrique, cit.,
t. 2, p. 40: «cela m’est hoc signifie cela m’est assuré»), cioè questo accadrà
sicuramente; quindi, voi correte il rischio di subire la stessa sorte: in
questo caso quella dei mariti beffati, colle corna, che non sanno di chi siano
i figli, suoi o di qualcun altro.
[32] bichon: è un cagnolino a peli lunghi, bianchi. Questi cagnolini bianchi erano
molto di moda presso le dame, erano usati per fare dei manicotti eleganti. Nel
campo pittorico, il cagnolino rappresentato accanto a una dama simboleggia la
fedeltà. Alla corte del Re Sole, i cani erano particolarmente apprezzati, come
pure tanti altri animali, compresi gli animali esotici. Nel parco di
Versailles, era stata creata una Ménagerie royale, vicino al Gran
Canale. Questa Ménagerie fu una fonte d’ispirazione particolarmente
ricca per gli artisti e autori dell’epoca, nonché per gli scienziati, come
Claude Perrault, medico e architetto, fratello di Charles, al quale si deve le Mémoires
pour servir à l’histoire naturelle des animaux, Paris, Imprimerie
nationale, 1671, 2 vol.
[33] le grand ogre [...] (il fait des grimaces) [...] (il danse): fa delle
smorfie e balla, per sedurre Isménie. Ci si ricorderà che l’orco innamorato era
recitato da Scaramouche. In quella parte, Tiberio Fiorilli era stato famoso per
l’agilità del corpo e le sue contorsioni.
[34] chanter pouilles: le pouilles sono delle ingiurie
particolarmente basse, grossolane e familiari, lanciate dalla plebe alla gente
per bene, equivale a lanciare a tutta voce ingiurie, rimproveri gravissimi, e
parole lorde. (Dictionnaire comique, satyrique, cit.,
t.1, p. 107: «chanter pouille: pour gronder, gourmander, dire des injures,
chanter la game»).
[35] vieux barbon: si dice di un uomo vecchio che
ha la barba. (Dictionnaire comique, satyrique, cit.,
t.1, p. 43: «pour vieux, âgé, décrépit». È espressione comune
nel campo teatrale per designare il vecchio padre autoritario, più o meno
rimbambito.
[36] me brûler à la
chandelle: Avvicinarsi troppo dal fuoco della candela, immagine
per esprimere il fatto di aver ceduto all’amore e ai piaceri della carne, e di
supportare poi le conseguenze. (Dictionnanire
comique, satyrique, cit., t. 1, p. 84: «se brûler à la
chandelle: manière de parler tirée des papillons qui tournent si longtemps
autour de la chandelle qu’à la fin ils vont s’y brûler les ailes»).
[37] il en a dans l’aile: è la contrazione dell’espressione «avoir un coup dans l’aile» che
significa essere malato, ferito, essere in cattive condizioni. All’epoca delle
pistole e fucili, l’espressione intera, aver un colpo, o avere del piombo,
nelle ali, si riferisce alla caccia agli uccelli; è quando un uccello è ferito
da un cacciatore. Significa anche essere vecchio, aver oltrepassato i
cinquant’anni, che si marcano con una L. (Dictionnaire
comique, satyrique, cit., t. 1, p. 10: «en avoir dans
l’aile: pour être surpris, être perdu, être vaincu […] se dit aussi d’une
personne qui passe les 50 ans, qu’on marque d’un L».
[38] lanterner, poi lanternage: gioco di parole
che spiega la trasformazione in lanterna. Lanterner
è propriamente camminare piano piano, senza fretta. Nel senso figurato,
equivale a discutere, non saper risolvere, e nel campo del corteggiamento,
significa tirare alle lunghe, non
precipitare le cose, e quindi anche stancare l’altro o l’altra con discorsi e
parole che non servono a niente, che non concludono niente. Significa anche, in
questo caso specialmente, darsi alla bagatelle,
cioè fare cose di poca importanza, non concludenti, anche nell’ambito sessuale.
[39] à la moderne: amare alla moderna, cioè
secondo i codici del tempo, imposti dalla preziosità e dai salotti femminili.
[40] limaçon: equivale a coclea. Mezzetin è il vecchio trasformato in coclea, che
sull’illustrazione del frontespizio della pièce
esce da una conchiglia. L’immagine è complessa: «rentrer dans sa coquille»,
rientrare nella conchiglia, significa ritirarsi da un’impresa difficile, non
affrontare il pericolo. Il fatto di «uscire o entrare nella conchiglia» designa
anche un uomo da niente che vuol parere al disopra della sua condizione (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t. 2, p. 74). Ne Les Fées, anche Croquignollet è di questo tipo, quando esce da
un’urna per dare inutilmente il suo consenso al matrimonio di Isménie, e così
raggiunge in certo senso, in modo derisiorio, il vecchio trasformato in coclea
(Introduzione, pp. 12 e 23).
[41] encolure: vedendo la mia statura e il mio corpo di vecchio. L’encolure è la misura del collo, preso come parte di tutto il corpo
♦ Folâtrer: andare qua e la
senza precipitarsi, con grazia ♦ Madame
la pendule: sul significato possibile della dama ben regolata, che era
trasformata in orologio a pendolo (cfr. Introduzione,
pp. 34-35). Si può anche pensare a una allusione davvero licenziosa: secondo il
Dictionnaire de l’Académie
Française, 1694, t. 2, p. 211 (Pendule), l’orologio a
pendolo possiede un «peso attaccato a un pene, a un filo di ferro
o di seta, che colle sue vibrazioni regola il movimento dell’orologio, e che ha
vari altri usi». Nel campo teatrale, il pendolo è anche il batocchio
caratteristico di Arlecchino, alludente al suo appettito sessuale, e al suo
spirito grossolano, da campana che assorda.
[42] Oh vous n’êtes
pas le premier limaçon... cornes: il commento di
Arlequin a proposito della coclea che entra/esce dalla conchiglia, e mostra o
no le corna, conferisce un senso sessuale supplementare alla trasformazione del
vecchio in coclea (cfr. supra, 7.18),
sopratutto se si considera che lui racconta di aver tentato di sedurre la
giovane fata, che lo fece «rentrer dans
sa coquille». Anche qui si può ipotizzare un’allusione provocatoria a
Madame de Maintenon e alle sue supposte avventure galanti in giovinezza (cfr. Introduzione, p. 38), nonché alla
virilità ormai indebolita e sorvegliata del vecchio re.
[43] coquetterie: tema molto diffuso nelle
commedie degli Italiani, legato ai nuovi costumi sociali del tempo, in
particolare donneschi. Le donne cercavano di liberarsi dalla tutela degli
uomini, e intendevano usare del loro potere di seduzione, affermandosi
attraverso la ‘civetteria’ sia nel campo dei divertimenti, sia nel campo del
sapere, cioè i settori dai quali erano escluse. Cfr. il personaggio di Célimène
nel Misanthrope di Molière. Esisteva
una mappa del reame di coquetterie,
tale quale era stato descritto dall’abbé d’Aubignac nella sua Histoire du
Temps, ou Relation du Royaume de Coquetterie, Extraite du dernier voyage des
Hollandais aux Indes du Levant (1654). Oltre le pièces degli
Italiani, tra le quali spicca La Fausse
Coquette di Monsieur B*** (cit.), e anche, prima di questa, La Coquette ou l’académie des dames, di
Jean-François Regnard (TI 1700, t. III, rappresentata nel gennaio 1691),
si trova L'Été des coquettes, di
Dancourt, rappresentata nel 1690. Circolavano
da parecchio tempo molti scritti satirici, come i Reproches des coquettes de Paris aux
enfarinés sur la cherté du pain, del 1649, alludente anche alla moda presso le précieuses e i précieux,
di coprirsi la faccia con la farina. Nel 1659, Ninon de l’Enclos aveva anche
pubblicato La Coquette vengée. ♦
bel esprit: si dice di chi possiede uno spirito distinto e
elegante, che cade facilmente nella fatuità. Cfr. Arlequin bel esprit, di
Regnard e Dufresny, 1694, TI 1700, t. V, in cui Cinthio appare sotto il nome di
Cleanthus, padre di Angélique, «entêté de bel-esprit».
[44] ne sait que dire gano et sans prendre: sono termini usati dai
giocatori durante una partita del gioco di carte chiamato hombre, di origine spagnola. È precursore del bridge. L’hombre è il giocatore che annuncia un
contratto e deve riempirlo. Gano
significa: «lasciatemi aver la mano, ho il re». Il gioco di carte era molto
praticato alla Corte di Versailles, negli anni 1690; la principessa Palatina vi
allude spesso nelle sue Lettere.
[45] sous-traitant: o sub fornitore: si diceva di
chi era incaricato di raccogliere i dazi, affitti e imposte reali, nelle
provincie, consegnati dai «fermiers généraux» ♦
branle: è un ballo semplice, su una misura a due tempi praticato dal popolo,
simile a una ronda o una catena; mener le
branle è condurre la danza. Si dice nel senso figurato per designare
l’inizio dato a un affare, il fatto di muoversi, di dare l’impulsione e il
primo movimento.
[46] tac, tac: onomatopea che si riferisce certo al suono della bacchetta magica
della fata, ed è un ricordo umoristico dell’uso ricorrente di sonorità
suggestive (come toc toc), usati nei racconti di nutrici, come nel Petit chaperon rouge di Perrault, o
nella fiaba Finette Cendron di Mme
d’Aulnoy.
[47] grisette: si dice di un vestito di stoffa grigia di poco valore, che era quella del
vestito delle persone di basso rango; per estensione si usa per designare una
donna leggera e coquette, popolana
giovane, che si dà al piacere, e di poca virtù.
[48] fariboles: spesso al plurale, cosa vana e frivola (Dictionnaire comique, satyrique, cit., t.1, p. 259): «pour
bagatelle, niaisierie, amusement, sottise, folie»). In quanto sinonimo di bagatelles, è un termine sensibile,
usato più volte in Arlequin misanthrope,
del 1696. Prima Scaramouche dice che non sa cosa fare perché lui
non è che una bagatelle (nel senso
negativo, che non serve a niente, che non ha valore ne funzione precisa)
(I.5.55). Arlequin gli risponde che tutta Parigi non è altro che una vasta bagatelle, dove ognuno fa cose
derisorie, e Scaramouche canta poi diverse strofe in onore della bagatelle. Il termine è anche usato
metaforicamente con un senso sessuale: aimer la bagatelle equivale a
ricercare il piacere sessuale (cfr., Introduzione,
p. 28). ♦ pistoles: la pistole è una moneta d’oro,
che non era coniata con il conio della Francia, e valeva undici libbre e
qualche soldo, equivale a dieci «livres tournois». Oltre la comodità della
rima, il legame tra fariboles e pistoles si riscontra spesso nei testi
di teatro, come in: Cyrano de Bergerac, Le
Pédant joué, 1654, nella scena tra Corbineli et Granger, dove Corbineli
annuncia che il figlio di Granger, avaro, è stato portato via su una galera e
gli chiede denaro, senza successo: «Corbineli: A quoi bon ces fariboles! Vous n’y êtes pas. Il
faut tout au moins cent pistoles pour sa rançon». (Pédant joué, II,4). Questa scena è stata
poi ripresa da Molière ne Les Fourberies
de Scapin. Cfr. Projet Molière 21, diretto da Georges
Forestier e Claude Bourqui (https://moliere21.cnrs.fr), e anche https://www.iremus.cnrs.fr/fr/projets-de-recherche/moliere-21.
[49] Fin de la comédie: nell’edizione TI
1700, e nell’edizione di Amsterdam del 1701, la formulazione completa è «Fin
de la comédie et du sixième volume», formula che chiude ciascuno dei sei
tomi, confermando, nel sesto tomo, la chiusura del repertorio registrato da
Gherardi (cfr. Introduzione, p. 7). La formulazione accorciata si trova
nel tomo 6 di un’edizione ulteriore del Théâtre italien (Amsterdam, Le
Cene, 1721, quinta edizione aumentata, senza illustrazioni), dove sono aggiunti
degli Amusemens sérieux et comiques (pp. 445-512), che si chiudono con
la formula «fin du sixième et dernier tome».