Charles-Rivière Dufresny
L’Union des deux Opéras
a
cura di Arianna Fabbricatore
Biblioteca
Pregoldoniana
lineadacqua edizioni
2016
Charles-Rivière Dufresny
L’Union des deux
Opéras
a cura di Arianna Fabbricatore
Ó 2016 Arianna Fabbricatore
Ó 2016 lineadacqua edizioni
Biblioteca Pregoldoniana, nº 15
Collana diretta da Javier Gutiérrez Carou
www.usc.es/goldoni
javier.gutierrez.carou@usc.es
Venezia - Santiago de Compostela
lineadacqua edizioni
san marco
3717/d
30124
Venezia
www.lineadacqua.com
ISBN dell’edizione completa:
978-88-95598-50-5.
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Biblioteca
Pregoldoniana, nº 15
Nota al testo
La presente edizione fa riferimento alla versione pubblicata
ne:
Le / Theatre /
Italien / de / Gherardi, / ou / Le Recueil General / de toutes les Comedies & Scenes Françoises jouées
par les Comediens Italiens du Roy, pendant tout le temps
qu’ils ont été au Service. / Enrichi d’Estampes en Taille-douce à la tête de chaque
Comedie, à la fin de laquelle tous les Airs qu’on y a
chantez se trouvent gravez notez avec leur Basse-continue chiffrée. / A Paris, /
chez Jean-Baptiste Cusson et Pierre Witte, rue S. Jacques, au nom de Jésus. / M.
DCC. / Avec Privilège du Roy, vol. IV, pp. 79-96.
Frontespizio:
L’UNION
/ DES DEUX OPERA / COMEDIE EN UN ACTE. / Mise au Théâtre par Monsieur du F***/ et representée pour
la première fois par / les Comediens Italiens du Roy,
dans / leur Hostel de Bourgogne, le seiziéme / Aoust 1692.
La lista dei personaggi (Acteurs)
segue la pagina del frontespizio, p. 80.
L’Union des deux Opéras
Comédie en un acte
Mise
au Théâtre par Monsieur du F*** [Charles-Rivière Dufresny] et représentée pour la
première fois par les Comédiens Italiens du Roi, dans leur Hôtel de Bourgogne, le
seizième août 1692.
Acteurs
l’opéra
de Village, Mezzetin.
l’opéra
de Campagne, Octave.
arlequin
mercure, Pasquariel.
jupiter, Arlequin.
junon, Pierrot.
le marié,
Octave.
la mariée,
Colombine.
un garçon de la noce.
Plusieurs
garçons.
La Scène est dans un village.
Ce
qui donna lieu à cette petite pièce fut L’Opéra
de Village, que Messieurs les Comédiens Français donnèrent quelques temps après
L’Opéra de Campagne des Italiens.
L’Union des
deux Opéras
Scène I
L’Opéra
de Village, l’Opéra de Campagne, Arlequin.
l’opéra
de village
(À
Arlequin) N’avez-vous point vu l’afficheur? C’est que je suis, révérence parler, l’Opéra de
Village, et je vourais bian
qu’on me boutît en rang d’oignon avec l’Opéra de Ville
et l’Opéra de Campagne.[1]
arlequin Parbleu, voici l’aventure
des Opéras; il ne manque plus ici que l’Opéra de la Foire.
l’opéra
de village Dame, c’est que j’ai opéré
un tantet d’opération de musique, pour divartir le mariage de cians.[2]
arlequin Mais c’est l’Opéra de Campagne
qui a fait le mariage. Il est juste...
5 l’opéra
de village Ce sont des drôles de corps
que ces Opéras! Ils avont plus
tôt fagoté tras mariages, qu’un notaire n’en a écrit la moiquié
d’un.[3]
l’opéra
de campagne Monsieur l’Opéra de Village, prenez la peine
de dénicher; vous n’avez que faire où je suis. Et si vous
ne sortez d’ici, par la mort...
l’opéra
de
village Tatiguié!
arlequin Eh, Messieurs, songez que
vous êtes frères. (montrant l’Opéra de Campagne) À la vérité, il est
votre aîné, et il a le pas devant vous.
l’opéra
de village Oui?
Ne quient-il qu’à venir le premier, pour avoir la crème
de la nouviauté?
10 l’opéra
de campagne C’est vous qui avez pris mon nom et mon
enseigne, pour attirer les chalands.[4]
l’opéra
de
village Si j’ons du monde à notre atelier, notre opéra le mérite bian.
l’opéra
de campagne Oui vraiment! C’est
quelque chose de beau qu’un opéra sans intrigue?[5]
l’opéra
de village Comment, morguié? Enlever
une fille toute brandie dans une charrette de cuir, n’appelez-vous pas cela de l’intrigue?
l’opéra
de
campagne Pour
moi je trouve qu’il n’y a point d’action dans votre pièce.
15 arlequin Comment donc? Y a-t-il action plus violente que celle de la dame? Mais quand il y aurait quelques petits défauts dans l’Opéra
de Village, il faudrait les pardonner en faveur des bons mots dont il est rempli.
On ne peut pas nier qu’ils n’emportent la pièce, et tous les vôtres ne valent pas
buriau de musique.[6]
l’opéra
de village Assurément.
arlequin Encore un joli endroit,
c’est le petit ricochet des syllabes par Echo! Attendez... ha... la... ga...
flec...[7]
l’opéra
de village Tout franc, votre opéra
serait bien mieux sans Jeannot, Prenelle, Thérèse, Pierrot,
et vos chansons d’Armide.[8]
arlequin Et Arlequin est donc un
0 en chiffre? Vous faites bien l’entendu, à cause que votre
figure de magister fait rire! Il est vrai que vos habits
sont plaisants; mais un aveugle se divertirait très mal
à votre opéra.[9]
20 l’opéra
de village Et un sourd n’aurait guère
de plaisir au vôtre; car il n’y a pas le mot pour rire
dans vos machines.
arlequin Messieurs, je ne vous conseille
point de pousser plus loin votre critique; car si vous
vous mettez sur le pied de dire pis que pendre l’un de l’autre, le public vous croira
tous les deux sur votre parole.
l’opéra
de
campagne C’est
bien à toi à faire comparaison avec un vassal du grand Opéra![10]
l’opéra
de
village Toi,
tu n’es qu’un opéra de balle.[11]
l’opéra
de
campagne Quoi?
Tu as l’effronterie?...
25 arlequin Eh,
Messieurs!
l’opéra
de
village Oh,
parsanguoy, j’en veux découdre.[12]
arlequin Ah!
Le petit mutin d’Opéra! On me l’avait bien dit qu’il était
tout plein de Renaud. Çà, je veux vous faire boire ensemble;
et si vous voulez travailler de concert à notre divertissement, nous ferons un pot-pourri
de votre délabrement héroïque, et de votre comique de village.[13]
l’opéra
de
campagne Moi,
marier mon cothurne avec des sabots![14]
l’opéra
de village Eh, je nous passerons bian de votre musique de
louage. Une fois, j’en avons de notre cru. J’ons le pu
biau brin d’homme qui fait le bourdon. Si j’avions un
aussi grand brin de femme, pour faire la symétrie, ce serait le pu biau duo: mais faut se sarvir de ce qu’on a. En tout cas, je boutrons
au bout de notre opéra un petit compliment d’excuse en musique, et ça quiendra lieu de biauté.[15]
30 arlequin Eh, on sait bien que vous feriez de
plus belles choses, si vous aviez la liberté de vous servir de l’Opéra de Paris.[16]
l’opéra
de
village Oh,
je nous gaussons de cette libarté-là.[17]
arlequin On sait bien que pour cabrioler
de la langue et fredonner des pieds, pour carillonner des bras, et faire le saut
de crapaud, il ne faut demander congé à personne. Çà, une vingtaine de pistoles
que l’on vous donnera feront finir vos petits différends, et nous ferons l’union
des deux Opéras. Qu’est-ce que c’est que votre divertissement, à vous?[18]
l’opéra
de village Pargué, c’est une noce
à la mode de notre village, et Monsieur le Bailly m’a donné parmission
d’ajouter tout ça dans la salle. Il n’y a qu’à ouvrir les volets.
Scène II
On voit une chambre
où il y a quantité d’ustensiles de cuisine, plusieurs paysans et paysannes qui s’occupent
à diverses choses.
Le marié assis sur un tonneau, et un verre à la main. La mariée assise sur
une huche. Les violons jouent un air fort plaisant, sur lequel un berger après avoir
dansé, chante.
Je
suis la fleur des garçons du village
j’ai bonne mine et le cœur biau:
ça me quien lieu de veigne et d’héritage,
avec l’amiquié
d’Isabiau.
Mais quand on
veut se bouter en ménage,
faut faire un fonds pour l’aloyau.[19]
la mariée (Chante sur le même air)
À mon Colas j’apporte
en mariage
ma huche vuide et mon troussiau.[20]
le marié J’ai
pour tout bien mes deux bras en partage,
mon verre vuide et mon tonniau.[21]
le garçon
de la
noce Ho quand
on veut se bouter en ménage,
faut faire un fonds pour l’aloyau.
5 la mariéé Faut-il
qu’en vains discours, un si beau jour se passe?[22]
le garçon
de la
noce Accourez
à l’instant,
venez tous rendre hommage,
en bel argent comptant,
ou pièces de ménage,
venez faire étalage
d’un bel étain sonnant;
des poêlons et des marmites,
des chaudrons, des lèchefrites:
suivez-moi la pièce en main,
comblez tasse et bassin.[23]
Scène III
Tous les parents
et gens de la noce avancent chacun le présent à la main.
le
garçon
de
la noce Accourez
à la tasse, à la tasse. (à l’imitation de la chasse d’Isis)
(Tous les parents courent, en disant)
Courons
à la tasse, à la tasse. (après que les présents sont faits, on joue l’air des
Trembleurs sur une vielle)[24]
Scène
IV
mercure (Entre en vielleux) Je suis
Mercure; je vous annonce que le maître des dieux va venir
tout exprès du ciel, pour vous faire un présent de noce.
(il chante) Jupiter descend ici-bas...
le marié Je
respecte fort Jupiter: mais il me ferait plaisir de ne
point prendre la peine de descendre ici-bas; car quand les dieux et les grands seigneurs
visitent un bourgeois, gare la bourgeoise.
la
mariée Ah! va,
va, laisse venir Jupiter.
mercure Je vous dis, que c’est
pour vous faire un présent de noce que Jupiter descend ici-bas. Mais le voilà.
Scène
V
Jupiter
descend, tenant à la main un bois de cerf.
mercure Il tient son présent à
la main.
jupiter (Chante) Les armes que je tiens ne font aucune
offense,
l’effort n’en est fatal qu’aux maris clairvoyants,
vous, commodes maris, vivez dans l’abondance,
fermez les yeux, soyez contents.[25]
un paysan Morguoy,
Monsieur Jupiter, ça vous est bian aisé à dire, vous qui
avez une Junon bien sage.
jupiter Le
destin m’a dit qu’elle le serait toujours: mais c’est presque
la seule de ma famille dont il m’ait répondu.
5 mercure (À Jupiter bas) Au moins, je
vous avertis que vous avez ici la réputation d’un mauvais garnement, on se défie
de vous.[26]
jupiter Est-ce
que tu leur as dit quelques-unes de mes fredaines?
mercure Non, c’est qu’ils ont lu
les poètes.
jupiter Je
vais les rassurer... Monsieur le marié, au moins, n’allez pas vous imaginer que
je sois venu ici-bas pour apporter du trouble dans votre petite famille.
(il chante) Jupiter vient sur la terre (il montre le bois de cerf)
pour planter l’arbre de la paix;
si sa racine est amère
c’est pour les cerveaux mal faits.
Raillerie
à part, n’ayez pas peur de moi aujourd’hui, il n’y a point de friponnerie en mon
fait. Quand je veux jupiteriser quelque mortelle, je ne
viens pas dans mon équipage ordinaire, j’ai soin de me déguiser en taureau ou en
cygne; et quand je veux réussir à coup sûr, je me change
en pluie d’or.[27]
le
marié Donnez-moi
donc votre parole que vous serez sage.
10 jupiter Je
jure...
la
mariée Oh, ne jurez point, je n’aime point à entendre
jurer.
un paysan Allons Colas, puisque Jupiter
veut bien être des nôtres, baille-lui la livrée de la noce, qu’il la boute à son
chapeau.[28]
mercure Tout beau, c’est moi qui
suis le doyen des valets de chambre, et j’en fais tous les offices.[29]
jupiter (Bas à Mercure) Il faut endormir tous ces
manants-là, afin que j’enlève la mariée. Voilà ma tabatière, elle est pleine de
poudre de pavot, tu n’as qu’à souffler, hem, hem. Alors les enfants, dansons tant
qu’à des noces.[30]
(on danse)
Scène VI
Mercure souffle
son pavot, et tous tombent endormis. Jupiter veut tirer la mariée d’entre les bras du mari, qui la
tient embrassée.
mercure (Qui voit que Jupiter ne saurait la tirer, dit) Ce coquin-là a de bonnes serres! Changez-le
en oiseau de proie.
jupiter Ah,
point, point, j’aime mieux le changer en coucou.
mercure Ah, nous sommes perdus! Voilà votre diablesse de femme.
Scène VII
1 junon (Descend du ciel sur un poulet d’Inde) Ah! ah! Jupin, c’était donc pour m’empêcher de voir vos fredaines que
vous m’avez tantôt bridé le nez d’un nuage? Eh, le vieux
rusé! N’avez-vous point de honte à votre âge, après deux
ou trois mille ans de mariage, de vous amuser à débaucher de petites filles? Vous n’avez pas fermé l’œil de toute la nuit: mais hélas! ce n’était pas pour moi que vous veilliez.
J’ai eu beau vous pousser du coude, vous faisiez semblant de ronfler. Scélérat,
c’était donc pour ce bel oiseau (se tournant
vers la mariée) que vous avez déniché si matin? Oh,
voilà la dernière fois que j’y serai attrapée, et je veux qu’Iris m’apporte tous
les jours, sous mon chevet, la clef de la porte.[31]
jupiter J’ai
tort, ma femme, j’ai tort; mais je suis sûr que vous me
pardonnerez. Vous êtes si bonne déesse.
junon Vous
avez beau faire le chien couchant et le benêt, je vous ferai faire dès aujourd’hui
une mercuriale par le destin.[32]
jupiter Eh,
ma poulette, je t’aimerai tant, je serai demain toute la journée avec toi; nous nous irons coucher de bonne heure.
(il chante) Enfin, il n’est rien que de moi
vous ne deviez attendre.[33]
5 junon Ces
promesses-là m’attendrissent.
jupiter Accordez-moi
donc une petite grâce.
junon Eh
bien, quoi?
jupiter Laissez-moi
seulement une demi-heure avec cette petite mariée-là, cela ne vous fera pas grand
tort; car nous qui sommes immortels nous aurons tout le
temps d’être ensemble. Après tout, si nous étions obligés de nous en tenir à l’amour
domestique, les hommes seraient plus heureux que nous.
junon Merci
de ma vie, ç’en est trop, joindre la raillerie à l’infidélité. (Jupiter et Junon se tignonnent.
La coiffure de Junon demeure entre les mains de Jupiter, et la couronne de Jupiter
entre les mains de Junon)
10 jupiter Enragée!
junon Infidèle,
je me vengerai bien d’une autre manière.
jupiter (Chante) Quoi, le cœur de Junon, quelque grand
qu’il puisse être,
Ne
saurait triompher d’une injuste fureur.[34]
junon (Chante) De la terre et du ciel Jupiter est
le maître,
Et
Jupiter n’est pas le maître de son cœur.
jupiter
et junon (Ensemble) Abandonnez votre vengeance,
J’abandonnerai
mon amour.
15 jupiter C’est
à vous de commencer.
junon C’est
à vous-même.
jupiter Je
n’en ferai rien.
junon Ni
moi non plus.
jupiter
et junon (Ensemble) Rendez-moi ma couronne/commode.
Je
vous rends mon amour.
20 jupiter Pour
vous montrer que c’est de bonne foi que j’agis avec vous, je vais réveiller tous
les gens de la noce, et effacer de leur mémoire qu’ils ont dormi, afin qu’il ne
reste aucune idée de mon infidélité. Allons, réveillez-vous.
Scène VIII
Les
violons jouent un air sur lequel on danse en rond, et on chante ce qui suit.
un
des
paysans (Chante) Mathurin mon compère,
toi qui as tant vécu,
dis-moi comme il faut faire,
pour n’être point cocu?
mathurin Faut se marier à mon âge,
prendre femme à quatre-vingts ans.
Si l’on est sujet
au cocuage,
du moins l’on n’est pas cocu longtemps.
jupiter Vive
le conseil d’un homme sage,
s’il ne venait point à contretemps!
un autre
paysan Dis-moi
père Pancrasse,
toi qui sais du latin,
que faut-il que je fasse,
pour fuir à ce destin?
5 pancrasse Ne
crains point les langues médisantes,
passe souvent la main sur ton front;
ne t’afflige point que tu n’y sentes,
un bouquet de bois d’un pied de long.
jupiter La
mèche prend feu, quand on l’évente,
c’est le seul éclat qui fait l’affront.
un autre
paysan Et le
cousin Pompette,
qu’est si bon maréchal,
n’a-t-il point de recette
pour un si commun mal?
le maréchal Pargué,
ma science est toujours prête,
à déclouer le pied d’un roussin:
mais quand l’enclouure est à la tête,
je n’en sais pas plus qu’un médecin.[35]
jupiter Quand
on est bien las de porter sa crête,
il la faut donner à son voisin.
10 le marié Que
dit notre épousée,
à tous ces biaux propos?
Vous qui êtes
si rusée
chantez-nous-en deux mots?
la mariée Point
de défiance ridicule,
et de la liberté tout mon saoul.
On voit rarement
choper la mule,
quand elle a la bride sur le cou.[36]
jupiter Le
plus sage avale la pilule,
celui qui la mâche est le plus fou.
Fin
de L’Union des deux Opéras.
Apparato
Prima della pubblicazione nell’edizione
de Le Théâtre Italien de Gherardi del 1700, L’Union des deux Opéras appare in:
A)
SUITE / DU THEATRE ITALIEN. / ou / Nouveau Recueil / DE PLUSIEURS
COMEDIES / Françoises, qui ont été jouées sur / le Theatre
Italien de l’Hôtel / de Bourgogne, [s. l.], 1697, pp. 1-18. [BnF Tolbiac, YF 5874]
B) SUPLEMENT / DU / THEATRE / ITALIEN, / ou / NOUVEAU RECUEIL /
DES / COMEDIES ET SCENES / FRANCOISES / Qui ont été joüées
sur le Theatre Italien par les Come- / diens du Roi de l’Hôtel de Bourgogne à Paris. / TOME TROISIEME.
/ Suivant la Copie de Paris, A AMSTERDAM, /
chez ADRIAN BAAKMAN, Dans le / Beurs straat, prés le Dim
à la Ville / d’Amsterdam. 1697. [BnF Tolbiac, M-23249 (3)]
Le varianti minime apportate da Gherardi
rispetto alle due edizioni a stampa precedenti mostrano soprattutto la volontà dell’autore
di adattare la commedia alla lettura. Si osserva come le didascalie iniziali esplicitano
il contesto di questa rappresentazione che rimane invece implicito nelle altre due
pubblicazioni; l’uso del corsivo permette all’autore di rendere visibili le citazioni
delle altre due commedie; piccole variazioni, per esempio da «divertir» à «divartir» o da «bien» a «bian» mostrano la cura dell’autore nel tradurre graficamente
la pronuncia paesana del personaggio; si nota infine una maggiore attenzione per
i segni di punteggiatura: a loro è affidato il compito di tradurre al lettore l’espressività
dell’orale.
Supplément du Théâtre Italien
Questo terzo volume che completa la pubblicazione del 1697
contiene otto commedie, in gran parte parodie e tutte con arie musicali: Arlequin Misantrope con un Avvertissement au Lecteur, L’Union des deux Opéras,
Le retour de la
Foire de Bezon, La Naissance d’Adamis, La Fontaine
de Sapience, La
Fausse Coquette, Pasquin et Marforio, Arlequin Roland furieux. Contrariamente alla versione del 1700, non appare la menzione
sull’occasione della rappresentazione, mentre la lista dei personaggi non è seguita
dal nome degli interpreti. Il volume non contiene
incisioni. A parte le minime variazioni concernenti l’uso di maiuscole o banali errori
ortografici, si osservano soprattutto cambiamenti che riguardano l’uso della punteggiatura.
Esse sono indicate al numero di scena e di battuta (precede Supplément 1697, segue Le Théâtre Italien de Gherardi 1700).
L’UNION/ des deux / OPERA, Comedie Nouvelle / Jouée par la Troupe des Comediens / du Roy à Paris sur le / THEATRE ITALIEN. / [fregio] A Amsterdam, / Chez ADRIAN BRAAKMAN, Marchand / Libraire,
dans le Beurs-straat, prés le / Dam, à l’Enseigne de la
Ville d’Am- / sterdam, 1697.
omittit della menzione sulla
data della rappresentazione, del nome degli interpreti, della nota sul contesto
della rappresentazione.
Scena I
1.3: divertir ]
divartir ; le mariage de cians
] des cians
1.5: Ce sont des drôles de corps, que ces
Opéra, ] Ce sont des drôles de corps que ces Opéra!
1.6: par la mort. ]
par la mort...
1.7: Tatigué. ]
Tatiguié!
1.8: omittit della
didascalia (montrant
l’Opéra de Campagne)
1.9: Oui, ne quient-t’il
qu’à venir le premier pour avoir la crême de la nouviauté. ] Oui? Ne quient-il
qu’à venir le premier, pour avoir la crème de la nouviauté?
1.12: Oui vraiment, c’est quelque chose
de beau qu’un opéra sans intrigue. ]
Oui vraiment! C’est quelque chose de beau qu’un opéra sans
intrigue?
1.13: Comment morguié, ] Comment, morguié?
1.15: Comment donc y a-t-il action plus
violente que celle de la Dame: ] Comment
donc? Y a-t-il action plus violente que celle de la Dame?
; qu’ils emportent la pièce
] qu’ils n’emportent la pièce ; buriau de musique] buriau de Musique
1.17: Attendez... ]
Attendez
1.23: Bale ] bale
1.24: Quoi tu as l’effronterie. ] Quoi?
Tu as l’effronterie?...
1.25: Messieurs. ]
Messieurs!
1.27 Ah le petit mutin d’opéra, ] Ah! Le petit mutin d’opéra!
; Regnaud ] Renaud
1.29: J’on le piu biau ] J’ons le pu biau ; servir ] sarvir
; je bouterons ] je boutrons
1. 34: Pargué ]
Pargué,
Scena III
3.1: l’air des trembleurs en vielle. ] l’air des Trembleurs sur une Vielle.
Scena IV
4.1: Mercure entre en vielleux, puis se fait connaître pour Mercure, et dit: ] mercure entre
en Vielleux.
Scena V
5.1: Vous comme des maris
] Vous, commodes maris,
5.3: ça vous est bien aisé à dire ] ça vous est bian aisé à dire
5.8: Monsieur le Marié au moins n’allez
pas imaginer ] Monsieur le Marié, au moins, n’allez pas
imaginer
5.10: Je jure. ]
Je jure...
Scena VII
7.1: vous m’avez tantôt bridé le nez d’un
nuage. Hé le vieux rusé, ] vous m’avez tantôt bridé le
nez d’un nuage? Hé le vieux rusé!
; à débaucher des petites
filles. ] à débaucher de petites filles. ; vous avez déniché si matin. ] vous avez
déniché si matin?
Scena ultima
8. 7: Pour un si
commun mal. ] Pour un si commun mal?
8. 8: J’en sais
beaucoup moins qu’un médecin ] Je n’en sais beaucoup moins qu’un médecin
8. 10: à tous ces
biaux propos, ] à tous ces biaux
propos? ; Chantez nous en deux mots. ] Chantez nous en deux mots?
8. 11: Point de
méfiance ] Point de défiance
Suite du Théâtre Italien
L’Union
des deux Opéras
è la commedia che apre il volume
ed è seguita da La naissance d’Amadis, La Fontaine de Sapience, La Fausse Coquette, Le tombeau de maître André, Attendez-moi
sous l’orme, Le retour de la Foire de
Bezons, Arlequin Misantrope,
Pasquin et Marforio, alcune scenes françaises della commedia La Foire
Saint-Germain (Acis et Galatée) e,
in aggiunta alla fine della
raccolta, Les Fées,
ou Les contes de ma mère l’oie. A parte La Fausse Coquette, Arlequin Misantrope e Pasquin et Marforio
si tratta di commedie in un solo atto, tutte accompagnate da un’incisione differente
da quella contenuta nell’edizione del 1700. L’elemento comune all’insieme di queste
commedie è la presenza della musica. L’incisione illustra la seconda scena della
commedia. Sullo sfondo si distinguono gli utensili di cucina appesi al muro e, sulla
scena, figurano sette personaggi tra cui a destra la sposa seduta su una panca accompagnata
dallo sposo accanto a lei. Al centro, in secondo piano, il «berger»
seduto su di una botte, con un bicchiere in una mano e un fiasco nell’altra, mentre
in primo piano due coppie d’invitati danzano.
Contrariamente alla versione del 1700,
non appare né la lista dei personaggi né la nota iniziale: dopo il titolo, la commedia
comincia immediatamente sulla prima scena.
Oltre a minime variazioni concernenti
l’uso di maiuscole o banali errori ortografici, si segnalano qui di seguito le alterazioni
della punteggiatura e dell’uso della didascalia. Esse sono indicate al numero di
scena e di battuta (precede Suite 1697,
segue Le Théâtre
Italien de Gherardi 1700).
L’UNION / DES DEUX / OPERA, / COMEDIE.
omittit della lista dei personaggi,
della didascalia e della nota.
Scena I
1.3: divertir ]
divartir ; le mariage de cians]
des cians
1.5: Ce sont des drôles de corps, que ces
opéra. ] Ce sont des drôles de corps que ces opéra!
1.6: par la mort. ]
par la mort...
1.7: Tatigué. ]
Tatiguié!
1.8: omittit della
didascalia (montrant
l’Opéra de Campagne)
1.9: Oui, ne quient-t’il
qu’à venir le premier pour avoir la crême de la nouviauté. ] Oui? Ne quient-il
qu’à venir le premier, pour avoir la crème de la nouviauté?
1.12: Oui vraiment, c’est quelque chose
de beau qu’un Opéra sans intrigue. ]
Oui vraiment! C’est quelque chose de beau qu’un opéra sans
intrigue?
1.13: Comment morguié, ] Comment, morguié?
1.15: Comment donc y a-t-il action plus
violente que celle de la Dame: ] Comment
donc? Y a-t-il action plus violente que celle de la Dame?
; qu’ils emportent la pièce
] qu’ils n’emportent la pièce ; buriau de musique ] buriau de Musique
1.17: Attendez... ]
Attendez
1.23: Bale ] bale
1.24: Quoi tu as l’effronterie. ] Quoi?
Tu as l’effronterie?...
1.25: Messieurs. ]
Messieurs!
1.26 parsangoy ]
parsanguoy
1.27 Ah le petit mutin d’Opéra, ] Ah! Le petit mutin d’opéra!
; Regnaud ] Renaud
1.29: J’on le piu biau ] J’ons le pu biau ; servir ] sarvir
; je bouterons ] je boutrons
1.34: Pargué ]
Pargué,
Scena III
3.1: l’air des trembleurs en vielle. ] l’air des Trembleurs sur une Vielle.
Scena IV
4.1: Mercure entre en vielleux, puis se fait connaitre pour Mercure, et dit: ] mercure entre
en Vielleux.
Scena V
5.1: Vous comme des maris
] Vous, commodes maris,
5.3: ça vous est bien aisé à dire ] ça vous est bian aisé à dire
5.8 Monsieur le Marié au moins n’allez pas
imaginer ] Monsieur le Marié, au moins, n’allez pas imaginer
5.10 Je jure. ]
Je jure...
Scena VII
7.1: vous m’avez tantôt bridé le nez d’un
nuage. Hé le vieux rusé, ] vous m’avez tantôt bridé le
nez d’un nuage? Hé le vieux rusé!
; à débaucher des petites
filles. ] à débaucher de petites filles. ; vous avez déniché si matin. ] vous avez
déniché si matin?
Scena ultima
8.7: Pour un si commun mal. ] Pour un si commun mal?
8.10: à tous ces biaux
propos, ] à tous ces biaux propos?
; Chantez nous en deux mots. ] Chantez nous en deux mots?
8.11: Point de méfiance
] Point de défiance
Bibliografia
Opere
citate
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du Roi, pendant tout le temps qu’ils ont été au service. Enrichi d’estampes en taille-douce à la tête de chaque comédie, à la fin
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Suite du Théâtre Italien ou Nouveau Recueil
de plusieurs comédies françaises, qui ont été jouées sur le Théâtre Italien de l’Hôtel
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s. l., s. e., 1697.
Supplément
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Saggi
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[1] je vourais bian qu’on me boutît
en rang d’oignon: già dalla sua prima battuta, l’Opéra de Village è connotato
da modalità linguistiche gergali, tanto nel registro lessicale quanto nella pronuncia.
La pronuncia di «voudrais» in «vourais»,
come anche l’apertura vocalica segnalata dalla deformazione ortografica di «bien» in «bian», sono le prime spie
della lingua usata dal personaggio, esse costituiscono una trascrizione convenzionale
della lingua paesana ispirata all’uso di Molière. ¨ boutît:
verbo bouter,
‘mettere’, parola usata dal popolo. ¨ en rang d’oignon: l’espressione è considerata, dal dizionario dell’Académie
Française (4a ed., 1762), come un’espressione
familiare per parlare di più persone che sono ordinate su uno stesso livello, ma anche per significare
un uomo di basso rango che prende posto tra persone di grande considerazione. L’espressione
sembra aver origine da un episodio aneddotico: quello del barone d’Oignon (o Ognon), signore di Vaumoise del XVI secolo, maître de cérémonie che sembra avesse la rigorosa
attenzione di assegnare i posti ai signori secondo il loro rango sociale, seguendo
delle intransigenti regole di protocollo. Anche se in forma residuale, l’uso di
tal espressione nel contesto della rivalità tra le varie istituzioni simboleggiate
dai due personaggi, sembra tradurre non solo un’idea di gerarchia tra gli elementi,
ma anche un sentore di illegittimità del desiderio espresso.
[2] tantet: termine familiare, un poco. céans: qui dentro. Si utilizza per
una casa.
[3] Ils avont plus tôt fagoté tras mariages,
qu’un notaire n’en a écrit la moiquié d’un: con questo parallelo iperbolico, si mette sottilmente alla
berlina il modo «fagoté», ossia «mal arrangé» in cui nell’intrigo operistico si annodano lestamente
i matrimoni, copiosamente ricorrenti nei soggetti d’opera. Lo scivolamento consonantico
dall’occlusiva dentale all’occlusiva velare che trasforma «moitié»
in «moiquié» (e, più avanti, «tient-il»
in «quient-il») traduce ancora la ricerca dell’effetto
di deformazione sonora provocata dal linguaggio paesano, mentre le espressioni gergali
esclamative quali «tatiguié», o «morguié»
più avanti, hanno il compito di colorire vivacemente questo tipo di linguaggio.
[4] chalands: è chi compra ordinariamente da uno stesso mercante. Nel
diverbio che anima i due personaggi, la scelta lessicale «chalands»
connota il pubblico pagante come un‘cliente’ più o meno fedele e colloca i teatri
francesi e le loro produzioni in un’esplicita logica commerciale che implica la
concorrenza e talvolta il plagio. In questo stesso registro, la risposta del personaggio,
l’Opéra de Village, definisce l’istituzione che rappresenta come un «atelier» ossia
«Le lieu où certains ouvriers travaillent ensemble, comme Maçons, Charpentiers, Menuisiers» (Cfr. Dictionnaire de l’Académie française, 1a ed.
1694).
[5] Enlever une fille toute brandie
dans une charrette de cuir, n’appelez-vous pas cela de l’intrigue?: Con questa battuta, formulata in teoria per difendere l’opera
di Dancourt, l’Opéra de Village semplifica in una frase
finemente beffarda l’intrigo dell’opera che egli rappresenta e trasmette un effetto
ironico e implicitamente dileggiatore, grazie anche all’espressione familiare «toute brandie», ossia «d’un coup»
e alla citazione diretta della «charrette de cuir» che riprende l’espressione di uno dei personaggi, Colin:
«j’ai trouvé [...] un jeune Monsieur que je connois de visage, qui enfermoit Martine et Louison dans une petite charette de cuir comme dans
un coffre» (Dancourt, L’Opéra deVillage, cit., III.15).
[6] Y a-t-il action plus violente que celle de la dame?: l’articolo determinativo che accompagna il sostantivo «dame»,
lascia pensare che si tratti di un personaggio riconoscibile dallo spettatore. È
probabile che questa battuta fosse accompagnata da una didascalia gestuale che rendesse
palese il riferimento per il pubblico conoscitore. Giacché nell’intrigo de L’Opéra de Village gli unici due personaggi
femminili sono le due giovani da matrimonio, Louison e
Martine, è probabile che Arlequin facesse riferimento
alla violenza della «dame» protagonista de L’Opéra
de Campagne, Mme Prenelle,
che chiude l’opera con un’imitazione parodica della violenza distruttrice di Armide. ¨ buriau de musique: l’epentesi
vocalica che trasforma «bureau» in «buriau» serve ancora
la scrittura del linguaggio paesano del personaggio. Seguono altri esempi dello
stesso tipo, come «biau», «troussiau».
La menzione al «buriau de musique» è
ancora un’allusione diretta a L’Opéra de Village
di Dancourt, che Gherardi mette in evidenza con l’uso
del corsivo. Nella scena di apertura del primo atto, Thibaut
risponde alla diffidenza di suo nipote Colin verso Monsieur Bouvillon
e il suo factotum Galoche spiegando la ragione della loro presenza nel villaggio:
«Est-ce que tu ne sais pas qu’ils attendont
une recrue de filles, pour établir ce Buriau de musique qu’ils allont avoir à trois lieues d’ici?» (Dancourt,
L’Opéra deVillage,
cit., I.1).
[7] «Attendez... ha...
la... ga... flec..».: allusione ai personaggi
chiave della commedia di Dancourt, La Flèche et Galoche.
[8] votre Opéra serait bien mieux
sans Jeannot, Prenelle, Thérèse, Pierrot, et vos chansons
d’Armide:
allusione alla composizione della commedia di Dufresny,
nella quale si sviluppa una parodia dell’opera di Lully,
Armide.
[9] Vous faites bien l’entendu: fare la persona esperta, darsi importanza. ¨ votre figure de magister: colui che, in generale, è il maestro di scuola del villaggio
che insegna la lettura ai giovani paesani e che, nella commedia di Dancourt, si occupa della creazione di versi per la sgangherata
opera che Thibaut vuole mettere in scena per i festeggiamenti.
(Dancourt, L’Opéra deVillage,
cit., I.2: «Ma foi, chacun y
a mis du sian, il n’a baillé que le sujet, notre Magister
a fait des vars, notre Carillonneur de la musique, notre Ménestrier des ballets,
et moi j’y chante; ça ne sera pas drôle?».)
[10] faire comparaison avec:
per il Dictionnaire de l’Académie française
(1ª ed., 1694) «Termes dont on se sert envers un inferieur
qui veut traiter de pair à compagnon avec ceux qui sont au dessus
de lui».
[11] opéra de balle: «bale» nel testo originale, con
valore dispregiativo, probabilmente come nell’espressione «marchandise
de balle», cioè di poco valore.
[12] j’en veux découdre: espressione popolare che si usa per invitare alla disputa.
[13] mutin: testardo.
[14] mon cothurne avec des
sabots: nella disputa tra i due personaggi e implicitamente
tra le istituzioni che rappresentano, l’Opéra de Campagne rivendica l’uso nobile
del coturno, metonimia della tragedia, al quale si oppone la bassezza del socculus della commedia
che apparterrebbe simbolicamente a l’Opéra de Village.
[15] bourdon: è il basso continuo.
[16] La battuta di Arlequin fa riferimento
al privilegio ottenuto da Lully nel 1672 che imponeva
agli altri teatri di limitare il numero dei musicisti a sei e quello dei cantanti
a due.
[17] gaussons: termine popolare, prendersi gioco di.
[18] carillonner: suonare le campane.
[19] faire un fonds pour l’aloyau: fare provvisione di beni.
[20] troussiau: per trousseau, il corredo della
sposa.
[21] vuide: vide. ¨ tonniau: tonneau.
[22] Faut-il qu’en vains discours,
un si beau jour se passe?: è la battuta
pronunciata dalla ninfa Syrinx
in Lully, Isis, cit., III.4.
[23] étain sonnant: metallo che assomiglia
all’argento. Chiamato anche étain fin, o métal de Poitier. È il primo della lista dei regali
nuziali, tutti appartenenti al campo lessicale della cucina. ♦ lèchefrites: o lichefrittes, utensile
di cucina fatto in ferro che serve a raccogliere il grasso della carne allo spiedo.
[24] L’air des Trembleurs: aria in Lully, Isis, cit., IV.1. ¨ Vielle: viella, strumento
musicale d’origine popolare fortemente connotato
e considerato all’epoca come la lira mendicorum.
[25] Les armes que je tiens...: i versi cantati da Jupiter seguono e ricalcano la struttura ritmica delle parole di Quinault: «Les
armes que je tiens protègent l’innocence. / L’effort n’en est fâcheux qu’à l’orgueil
des titans. / Vous qui suivez les lois, vivez sous ma puissance, / toujours heureux,
toujours contents» (Cfr. Lully, Isis, cit., I.6).
[26] un mauvais garnement: briccone, mascalzone,
ma anche libertino.
[27] Jupiter vient sur la terre...: deformazione
parodica delle parole di Quinault sulla
musica di Lully «Jupiter
vient sur la terre / pour la combler de bienfaits, / il est armé du tonnerre / mais
c’est pour donner la paix». (Cfr. Lully, Isis, cit., I.6). ¨ jupiteriser:
neologismo che crea l’effetto comico fondandosi sui noti episodi di seduzione della
divinità greca e delle sue usuali modalità attraverso i travestimenti, ricordati
qui dall’allusione al toro, al cigno e alla pioggia d’oro, riferimenti agli episodi
mitici della seduzione di Europa, Leda e Danae.
[28] la livrée de la
noce: un nastro colorato che la sposa distribuiva
a parenti e amici che assistevano alle nozze di villaggio.
[29] valet de chambre: servitore al servizio
di un signore.
[30] manant: uomo di campagna, bifolco.
[31] Vous m’avez bridé le nez
d’un nuage: riferimento a
Isis: «C’est pour tromper Junon et ses
regards jaloux / Qu’un nuage vous environne». (Cfr. Lully,
Isis, cit., II.2).
[32] le chien couchant: proverbio, si dice
di un uomo che sa fare bene l’umile e il sottomesso per raggiungere i propri scopi.
¨ benêt: ingenuo. ¨ mercuriale: ammonizione.
[33] Enfin, il n’est rien que
de moi vous ne deviez attendre: versi cantati che riprendono
quelli in Isis
«Il n’est rien que de moi nous ne deviez attendre / Si je puis obliger votre haine
à se rendre» (Cfr. Lully, Isis, cit., V.3).
[34] Quoi, le cœur de Junon: ripresa parodica dei versi di Quinault
(Cfr. Lully,
Isis, cit., V.3).
[35] roussin: un cavallo.
[36] tout mon saoul: a sazietà.